Journal des Mines (1806, volume 19)
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DANS LE TRAITEMENT DU MINERAI DE FER. 157
EMPLOI DU . CHARBON DE HOUILLE
fer dans une forge à la Catalane, en se servant pour cela de toute espèce de minerai calcaire ou autre. C'est sous ce double rapport que M. le Préfet de l'Aveyron, dont le zèle infatigable embrasse toutes les branches utiles 'd'administration , n'a pas balancé, dèsle mois de messidor an onze, à provoquer la formation d'une compagnie pour la mise en activité d'une forge à la Catalane à établir sur le cours de l'Aveyron, au lieudit Sensac, commune de la Loubiere , arrondissement de Rodez ; le montant de la soumission devait s'élever à 20,000 francs, et se diviser en 20 actions; le devis estimatif comprenait la construction d'une prise d'eau et d'une chaussée dont j'avais déterminé moi-même la position, par un nivellement exact : ce projet supposait toutefois, qu'on eût employé un moyen analogue à celui du syphon renversé, pour parvenir,
à l'aide de plusieurs réservoirs successifs
,à
élever les eaux à la hauteur convenable ; depuis
lors, ce même projet fut reconnu d'une exé-
cution facile, par le directeur des contributions et plusieurs autres membres de la compagnie. A cette époque, j'avais aussi constaté qu'on pouvait fondre avec la houille épurée de Sen-
sac ( r), le minerai de Muret , qui n'est autre chose qu'un assemblage de petits globules ferrugineu.x empâtés dans une roche calcaire ; les
expériences que j'ai faites dans le mois de
prairial an onze, ne peuvent pas être comparées à des essais de laboratoire, puisque je me
(i) J'avais présidé moi - morne â la carbonisation de la houille brute pie j'avais fait trier avec le plus grand soin.
suis servi dans cette circonstance d'un fourneau de construction navarroise et de mêmes dimensions,que celui dont on voit le plan, l'élévation et la coupe dans la collecti on des arts et métiers : j'a-
vais eu la précaution de griller auparavant le minerai de Muret, que j'avais fait arracher sans aucun choix particulier de la couche qui se developpe dans la scissure du plateau calcaire, à l'entrée du vallon étroit de Muret ; les tondages que j'aiexécutés àdifférentes époques, comportaient
chacun environ 6 myriag-r. de minerai grillé, et chaque fois , celui-ci à commencé à entrer en fusion au bout de deux heures environ ;
mais, la fonte s'est ralentie d'elle-même, faute de moyens suffisans pour augmenter progressivement la force du vent, qui n'était entretenu qu'à
l'aide d'un gros soufflet de forge à maréchal, dont les effets ne sont nullement comparables à ceux d'une trompe ; d'ailleurs , n'ayant à ma disposition qu'un simple forgeron du pays, il m'a été impossible de faire exécuter les différens détails de l'opération avec toute l'exactitude nécessaire : cependant, il s'est formé chaque fois un masset plus ou moins volumineux, qui , ayant été martelé par deux ouvriers/peu au fait du travail , s'est divisé en .plusieurs bour-
res , qui chacune contenaient une portion quelconque de fer d'une ductilité extrême : malgré
que je n'ai 'pu, dans ces divers tondage, préciser le produit réel du minerai de Muret, j'ai néanmoins constaté, par des essais docimastiques souvent répétés, que le fer y existait dans la proportion d'un cinquième , et l'on ne peut douter que celui ainsi obtenu avec la houille bien épurée de Sensac , ne soit d'une excellente