Journal des Mines (1806, volume 19)
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SUR LA MONTAGNE
feld-spathiques de toute grandeur, mais dont les plus forts ne vont guère au-delà de io à 12 centimètres de longueur sur 2 d'épaisseur. On voit en général une plus grande quantité de ces derniers au pied, que sur le sommet de
la Lozère. Cependant, il n'est pas rare de
rencontrer des niasses granitiques , dans lesquelles les cristaux de feld-spath sont presque Contigus, et la pâte spathosiliceuse qui en fait le ciment naturel, résistant moins aux influences de l'atmosphère que le feld-spath pur, en sbic,es laisse ces masses hérissées de toute part. C'est garnis de sur-tout dans la partie E. et S. E. de la Lozère, pointes. et sur ses bords escarpes, qu'on trouve de gros blocs de rocher de toute forme ; mais le plus ordinairement en sphéroïdes, qui sont armés de milliers de pointes saillantes, et qui deviennent ainsi pour cette contrée autant de paratonnères naturels ; aussi la foudre y produit - elle fort rarement des effets funestes. Ses plaines, Il y a sur le haut de la Lozère quelques filaibois et n.es recouvertes de bois de hêtre connu dans tura,ges. le pays sous le nom de fi/yard. Parmi ces arbres de médiocre venue, s'élancent de loin en loin quelques sapins ; niais les pâturages excellens qu'elles fournissent dans les vacants sont encore plus précieux pour ses habitans. Une des plus considérables et des plus renommées dans l'histoire, est la plaine de Sénég,rières où l'on voit encore quelques traces du passage de l'armée Romaine, lorsque César fit la conquête des Gaules (1).
(i) Ce sont des fragmens d'un ancien pavé qui traversait cette plaine, dont le sol ne consistant qu'en débris de végé-
DE LA LOZÈRE, etc.
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Sur ces vastes plateaux s'élèvent des sommi- Ses tés ou montés de plus 5o mètres de hauteur verticale. ticules. Les unes sont allongées , et suivent la même En granite.
direction que la chaîne principale , tel est le
Crzzeinaz, qu'on regarde comme le sommet le Prolongé. plus élevé de la Lozère. D'autres sont entrecoupées, et forment de Déchiré. petites monticules distribuées sur sa croupe primordiale. Il y en a qui ne paraissent devoir leur existance qu'à l'entassement d'une infinité de masRouie. ses roulées plus ou moins volumineuses. Quelques-unes ne sont que des éminences en roc de même nature qui tiennent au corps de Continu. la montagne dont elles font partie intégrante. Autre somMais il en existe une plus arrondie, des plus mité. élevées, et qui, par sa constitution physique,
est plus digne de fixer l'attention du naturaliste.
Je veux parler de cette pointe connue sous le nom de Teste de Bieau (1), et qui est située presqu'au milieu de la Lozère, entre Villefort et Vialas. Cette belle sommité, par le phénomène le plus étrange, ne consiste qu'en rocher schisteux à couches épaisses, dont on parvient cependant, à force d'adresse et de travail, à retirer des ardoises grossières propres à couvrir les maisons ; et qu'à cause de leur épaisseur, on nonnne lauzes dans le pays. taux , est inabordable en qudquesendroits , tellement que le, bestiaux qui s'enfoncent dans les gouffres qui en résultent , y périssentians ressource. (1) Cette sommité est ainsi appelée , parce que vue sous un certain aspect, elle a la figure d'une tète de boeuf.
Ba
schiste.
Ou lauzes.