Journal des Mines (1806, volume 20)
Page : Image 124
Révision de 5 mars 2015 22:45:51, edited by Anonymes
238
TRAITE LNTAIR
variations de la. température , enfin après aVO ir traité dit thermomètre', des vapeurs et de leur mélange avec les ga.z il place quelques détails sur la combustion. . On peut juger, pO:c.e qui précède, que la théorie du calorique , qui n'était en quelque sorte qu'ébauchée dans la première édition , se trouve complètement développée dans la seconde. La partie de cette théorie, qui concerne le calorique rayonnant , fixera sur-tout l'attention des sa.vans ils ne manqueront pas de remarquer avec quelle sagacité Pauteur est parvenu à ramener à un petit nombre de principes rexplieation. de divers phénomènes, parmi lesquels on distinguera principalement ceux qui se manifestent dans les belles expériences, dont MM. Rumford et Leslie ont enrichi, la -physique,
La-manière du concevoir les phénomènes dont il est question çOiste- ksti;pposer que dans un espace quelconque, où le calorique abandonné à lui-même s'élance comme la lumière , il. existe à toutes les températures une infinité de rayons du mérrie ofinide , qui se meuvent dans tontes sortes de directions d'ou il résulte que chaque point de l'espace ,:est comme un double centre., d'où parient et vers lequel tendent , de tous les côtés, des suites non interrompues de ces mêmes rayons. Tous les corps s'envoient, comme par échange , une portion de leur calorique , sous forme rayonnante. Si l'on snp'pose deux corps à la même température, chacun recevra de
l'autre autant de calerique qu'il lui en enverra, et cette uniformité d'échanges persévérera tant que le système re.. tera:à la même température. Mais si la température de l'un des deux corps) est plus élevée que celle de l'autre, alors le corps le plus chanci , dans un tems donné , enverra plus de calorique au corps le moins chaud qu'il n'en recevra de ce dernier, eu-sorte queis. température de ce même corps s'élévera tandis que celle de l'autre s'abaissera.
DE PHYSIQUE.
.-Ù39
n est essentiel de remarquer, que nous supposons que le corps le moins chaud , envoie du calorique rayonnant, aussi bien que le corps le plus chaud. Il serait absurde de penser, .qu'un corps qui rayonne actuellement en présence d'un corps phis froid , cessât de rayonner aussitôt qu'on lui présenterait un corps plus chaud. Le double rayonnement, dontl'idée est due à Prevost , est nécessaire pour accorder la théorie avec l'observation. .
,
Pour mieux faire ressortir ici la nécessité de ce double rayonnement, nous citerons l'expérience qui se fait en opposant l'un à l'autre deux miroirs métalliques concaves. Si au foyer de l'un des miroirs on dispose un matras rempli d'un mélange frigorifique , et si sur le prolongement de l'axe du même miroir , et à une certaine distance .au-delà de son foyer, on fixe un thermomètre très-sensible 1. le thermomètre demeurera à peu près stationnaire. Si, toutes choses égales d'ailleurs, on oppose le second miroir au premier, en ayant soin de le placer de manière que le thermomètre se trouve à son foyer, dans ce cas l'instrument indiquera un abaissement subit de température. Ce phénomène, dont l'explication devient de la plus heureuse simplicité , lorsqu'on admet le double rayonnement proposé par Prevost, ne pourrait s'accorder avec l'hypothèse d'un rayonnement unique , en vertu duquel les corps les plus chauds, seulement, enverraient du calorique rayonnant aux corps les moins,chands. En effet, le miroir, au foyer duquel se trouve le thermomètre, étant plus éloigné du matras que le thermomètre lui-même celui-ci , dans un terns
donné, se refroidit plus qu'une partie du. miroir dont la masse est égale à celle du thermomètre.- Par une suite né-
cessaire , la température de tout le miroir étant moins abaissée que celle du thermomètre , dans la supposition où les corps les plus chauds rayonneraient seuls en faveur des corps les moins chauds , le thermomètre recevrgit