Journal des Mines (1807, volume 21)
Page : Image 187
Révision de 8 avr. 2015 06:24:32, edited by 194.214.158.55
366
DE LA TIAilYNE,
plus utile puis-je en faire, Messieurs, que de m'en servir pour base de celui que j'ai l'honneur de vous présenter.
Le nom de latialite fut donné à cette substance, parce qu'on la croyait exclusive dans les montagnes du Latium ; car on n'en connaissait alors que des environs de Nemi , d'Albano et de Frascati. On rejette aujourd'hui avec raison les noms de localité donnés aux substances minéralogiques :.la latialite ne peut que confirmer
cette opinion , parce qu'il me paraît hors de
doute qu'on trouve aussi ce minéral à la Somma,
et qu'on pourra vraisemblablement le trouver encore dans d'autres endroits , ainsi qu'il est arrivé déjà pour d'autres substances quand il sera suffisamment connu et jugé digne d'attirer l'attention. des minéralogi-stes.
L'abbé Gismondi , lui-même connaît cette variété .de la Somma , et aurait sans doute été.
le premier ,. s'il avait fait imprimer son Mémoire , à rejeter un- nom qu'il n'avait adopté
que pro Visoirement. je propose donc qu'on rem-
place le nom de latialite par celui de haii-yne. Personne ne peut douter un seul moment des droits que le nom de M. Haiiy a d'être donné à une pierre ; mais quelques-uns d'entre vous, Messieurs,pourraient m'objecter que M. Thompson a déjà donné ce nom à une substance de la Sernma , dont il a fait une 'nouvelle espèce : je
répondrais que M. Haiiy même, ne la regarde pas comme telle,, mais comme une simple va-
riété de l'idocrase. Je n'ai dans ce moment d'autre désir que d'être plus heureux que M. Thompsen , qui a rendu de si grands servie à la lithologie des 'environs de Naples, et
ITOITVELLE'SUBSTANCE MINERALE. 367
que des observations ultérieures n'obligent pas les minéralogistes de rejeter une seconde fois un nom si cher à la science, M. ,Weitch ; minéralogiste allemand , Vient aussi de me dire que. dans un Journal de ce pays on a donné à une substance le nom d' haiiit ; mais que cette substance n'est qu'un arragonite. Quelques naturalistes ont pris la substance que j'appellerai désormais haiiyne , pour spath fluor, d'autres pour un spinelle ; mais vous
allez voir, Messieurs, qu'elle a.-des caractères si distincts de tous deux, que ces opin ions n'auront pas même besoin d'être réfutées. Sa grande ressemblance avec la gadolinite et le lazulite,: nous embarrasserait encore davantage, et nous obligerait put-être de recourir à l'analyse pour décider yu-elle n'est ni l'un ni l'autre , et lui assigner la place qu'elle doit occuper entre les substances minérales. Ce n'est pas seulement les observations de l'abbé'Gismondi qui formeront le princii,-)c,i mé-
rite de ce Mémoire : M. Vauquelin a e..t pour moi la complaisance d'analyser cette suLtan ce : M. Haiiy a eu celle de répéter avec moi les ex-
périences de physique déjà faites , ce qui a
donné occasion d'en faire encore de nouvelles ; M. Leman m'a éclairé de ses lumières.- Quant à moi, Messieurs, en vous communiquant mes observations; sur une substance que je regarde
comme nouvelle, je m'estime trop heureux d'avoir pu contribuer à étendre les limites d'une science que j'aime.
, Je n'ai encore vu la haii-yne qu'en masse, ou
plutôt en' grains vitreux moins gros.
,
anguleux, plus .ou
Aa4