Journal des Mines (1807, volume 22)
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Schelotage*
SUR LES SALINES
du sol, et conduit les vapeurs hors du bâtiment. Lorsqu'on veut commencer une opération, qu'on appelle cuite, on remplit une chaudière d'eau qu'on amène d'un des baissoirs par des tuyaux particuliers ; on jette du bois sur la grille, et on commence le feu on le pousse vivement , jusqu'à faire bouillir l'eau fortement, et on le continue de la même manière pendant toute la première époque de la cuite ou le sehe/otage. Elle dure 26 heures quand l'eau est à 18°. Pendant tout ce tems on entretient la chau-
dière pleine. Dès le commencement de l'ébullition il se forme une écume considérable qui est rejetée sur les bords et qu'on enlève ; elle provient d'un extractif végétal que l'eau tient en dissolution , et qui s'en sépare par la chaleur et l'oxydation. Il en reste encore dans Peau à la fin de la cuite. On n'est pas dans l'usage à Moutiers d'ajouter du sang de boeuf, ou quelqueS blancs d'oeufs, qui probablement en détermineraient la précipitation complète. Après les premiers bouillons le sulfate de chaux , dont les eaux graduées sont saturées , .commence à se déposer au fond de la chaudière, et s'accumule dans les parties les moins.échauffées , entraîne avec lui -beaucoup de sulfate de soude et du set, et c'est. ce mélange qui est connui sous le 110111 de ,çche/ot. Pour retirer le schelot on place près des bords de la chaudière, entre les bourbons, des augets quarres en tôle ; avec de longs rables on nettoie le fond et on amasse le schelot dans ces augets. Quand ceux-ci sont ieius, on les enlève , on les laise égoutter un
nE MOUTIERS. 183 instant, et on les vide dans un trou creusé dans le sol à la portée de l'ouvrier: On les replace
comme auparavant, et on continue la même manoeuvre autant de fois que cela est néces-
saire. Au bout de 17 heures le sel commence à paraître ; cependant on amène encore de l'eau et on schelote pendant neuf heures ; alors la chaudière est pleine d'eau à 270 de l'aréomètre, et prête à fournir le sel. Là commence le salinage ou soceage. On recueille le sel de deux manières, ou dans les chaudières ou sur le bâtiment à cordes.
soccage.
Quand. on fait le soccage dans les chaudières Dans les on diminue le feu ; on ne met plus que quatre aaaaière91
cinq bûches dans le foyer, ce qu'il en faut pour entretenir l'eau très-chaude sans la faire
bouillir. Le sel forme ce qu'on appelle des pieds de mouche. Il cristallise en trémies à la surface
du liquide, et donne naissance à une croûte que l'ouvrier précipite à mesure par quelques aspersions d'eau, au moyen d'une petite palette en bois. Il attire l'écume dans un-nngle ,
là jette hors de la chaudière , puis il ramasse le sel avec un t'able et le met dans des baquetsde bois en forme d'entonnoirs , et qu'il dresse entre deux bourbons voisins, Il les laisse pleins
dans cette position , jusqu'à ce que l'eau de
mouillage se soit totalement égouttée par la petite base qui est Ouverte, ensuite on les porte
au séchoir. De là , quand le sel est sec , on lé transporte aux magasins ou on le vide pèlemêle sans séparer les produits des différentes époques de la cuite. On continue le salinage toujours à très-petit feu , pendant cinq à six jours ; ou l'arrête quand le sel qui se forme est N