Journal des Mines (1808, volume 23)
Page : Image 101
Révision de 13 févr. 2015 12:02:21, edited by Anonymes
190
ET DE HAUTS FOURNEAUX.
DE QUELQUES PRODUITS DE FORGES
Note sur le Manganèse. Dans toutes mes analyses , j'ai séparé le fer et le manganèse , au moyen du carbonate de potasse saturé, employé avec les précautions convenables. On peut ainsi isoler absolument les deux métaux. Néanmoins comme cela ne réussit complètement qu'avec des soins attentifs et minutieux , lorsqu'il m'a été nécessaire de doser le manganèse très - exactement (1) , j'ai fait bouillir de l'acide acéteux sur l'oxyde de fer précipité par le carbonate saturé ; cet acide dissout le peu de carbonate de manganèse qui reste avec le peu de fer. En évaporant jusqu'à siccité à une douce chaleur ( l'acétite de manganèse ne se décompose point), puis délayant dans l'eau et faisant bouillir, l'oxyde de fer se dépose entièrement, et tout le manganèse reste pur dans la liqueur. J'ai l'opinion fondée, que le fer et le manganèse sont à l'état d'oxyde nzinimunz dans les laitiers et les scories. On sait assez exactement le rapport qui existe entre les oxydes, ottges et noirs de fer ; il est aisé de conclure té -se-
coud du premier. Il n'y a qu'un bon moyeu
d'apprécier l'oxyde minimum de manganèse, c'est de le .déduire de son carbonate. L'oxyde brun qui résulte de la calcination du carbonate à l'air libre, n'est point assez bien connu pour qu'on puisse le comparer au minimum. Une analyse dans laquelle on aurait dosé par (i) Par exemple, pour Panalyse des fontes , etc.
191
l'oxyde brun ne pourrait être absolument rigou-
reuse . J'ai reconnu que, selon que cet oxyde avait été plus ou moins agité à l'air et à une température plus ou moins élevée, il paraissait avec des nuances variées, et contenait des proportions différentes d'oxygène. J'ai donc cherché à m'assurer de la composition du carbonate de manganèse.
Ce n'est pas une chose difficile que d'obtenir de l'oxyde de manganèse pur. Le fer, le cuivre, le cobalt, sont les métaux qui le souillent le plus souvent. On les précipite à l'aide d'un hydrosulfure alkalin. ; chacun d'eux se dépose avant le manganèse , et on s'aperçoit
que celui-ci reste seul à la couleur du précipité qui devient jaune-isabelle. Les dissolutions de manganèse ainsi purifiées, donnent un prussiate absolument blanc. Je pense, comme M. John, que c'est au cuivre qu'il doit la cou-
leur rosacée qu'il: affecte souvent. L'ammo-
niaque a une action très-prononcée sur l'oxyde de manganèse, et celui-ci, adhère si fortement aux oxydes de cuivre e,t de cobalt , qu'il est impossible de les en séparer au moyen de l'aikali volatil la liqueur tient en dissolution du manganèse, t le résidu est souillé de cuivre
et de cobalt. La moindre trace de cobalt est
sensible; elle donne à, la dissolution muriatique un e belle couleur verte d'émeraude permanente.
Le procédé qu'a adopté M. John pour purifier le manganèse, me paraît compliqué (Jour-
nal des Mines , tome 22 , page i46, etc. ). Il, n'aurait point atteint son but, s'il n'eût ramené l'oxyde de fer au minimum eu précipitant le cuivre.