Journal des Mines (1808, volume 23)
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SUR LA MINE DE BOCHNIA.
prendroit difficilement , comment l'on a pu s'occuper de leur construction et comment l'on a pu mettre un pareil luxe à des galeries et à des escaliers, si l'on n'avoit pas égard à l'énorme excès de sel gemme qu'on rencontre ici, et qui est une propriété des pays autrichiens. Les escaliers et les galeries ont ordinairement de 9 à lo pieds ne large et de 7
,à 8 pieds de haut. Ils sont pratiqués dans le sel gemme ou dans une pierre formée de couches
d'argile, de sel et de gypse, eu égard à leur grandeur et leur longueur. Ils exigent peu
-de boisages. Ces boisages, lorsqu'ils sont entiers , c'est-à-dire qu'ils contiennent le sol et
le toit, reviennent a i ducat. Nous avons visité entièrement le second étage , qui est la galerie Auguste, et nous avons vu les immenses cavités qu'on a exploitées.
L'on exploite , avec la poudre et le fer, des morceaux qui pèsent de 96 à 100 livres. On retire les premiers du soi-disant sel vert en blocs (mais ce sel est plutôt gris et trèscompacte ), en partie du sol, et en partie des
murs qui sont inclinés dans leur élévation. Ces blocs sont limités par deux lignes qu'on pratique parallèlement avec des ciseaux à 4 ou 5 pouces de profondeur dans une distance de 2 pieds ensuite il est aisé de détacher le bloc entier par quelques coups conduits profondément sur le mur ou dans le sol , suivant la place où se trouve le bIoc. On divise un pareil bloc en morceaux plus petits ( qui ont environ -; pas de large, et qui conservent la longueur du bloc ) par des coups appliqués trams-
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versalement. Un pareil morceau pèse de 96 à leo livres et au-delà. ,Le sel détaehé par les différen.s travaux dont nous venons de parler, et qui a une couleur grisâtre, est empaqueté dans des tonneaux dans la mine même. On y ajoute les morceaux de sel blanchâtre qu'on
rencontre çà et là. Ce sel porte le nom de sz y hiker. Chaque tonneau pèse 2 quint. et
84 liv. On l'enlève de la mine par le seul puits d'exploitation qui existe, à l'aide d'une machine à molettes mue par des chevaux, et qui est Cons-
truite de la manière la plus commune. Les tonneaux et les blocs de sel sont réunis en portions de 16 à 20 quintaux dans des filets, et élevés dans le puits d'exploitation d'une profondeur de 120 brasses. On retire l'eau avec des seaux à l'aide d'un
puits fait clans le Schustenberg , CI:ans l'étage su-
périeur et d'une construction très-ancienne : pénètre peu d'eau ici, et celle qui peut y suinter est rassemblée dans des puisards et conduite par des canaux au puits à l'eau. Quoique cette eau, par son séjour dans cette montagne, devienne très-riche en sel, on la laisse néanmoins couler inutilement dans la Vistule. Plus on.
descend dans la mine, plus les galeries sont
sèches ; de manière qu'il y en a quelques-unes où l'on trouve de la poussière (ceci est littéralement vrai ) ce phénomène surprendra tous ceux qui ont visité beaucoup de mines. Cette
poussière empêche les ouvriers de travailler avec leurs habits ; ils travaillent à demi-nus , afin de pouvoir se débarrasser plus facilement du sel qui les démange. Le nombre des ouvriers