Journal des Mines (1809, volume 26)
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ROCHES CALCAIRES DU DOUES,
niser et les atténuer au point de les assimiler
à la terre cultivable ! Quelles données aurionsnous pour entreprendre ces calculs! Avec quelle précision pourrions-nous les faire, lorsque nos annales les plus anciennes ne rappellent que des altérations peu apparentes de notre sol, et qui existent encore sensiblement aujourd'hui, comme autrefois, quoiqu'exposées sans cesse aux ravages du teins et aux caprices des hommes ! Tout ce que nous savons dans ces sortes de
choses, se réduit à nous convaincre, que la configuration extérieure de notre globe, ainsi que les modifications de sa première couche, sont effectivement sujettes à des changemens,
mais qu'ils s'opèrent pour l'ordinaire avec
tant de lenteur ( sauf les bouleversemens occasionnés par les secousses ou les éruptions volcaniq_ues ) , que les observations suivies d'un
grand nombre de générations ne sauraient suffire à en faire seulement présumer les époqu es.
Je nie bornerai donc à consigner ici un fait relatif à la désorganisation des pierres dans leur lit de carrières, et je le choisis, entre plusieurs autres de même genre, dans le département du Doubs, parce qu'il m'a offert quelques accidens particuliers dont je vais rendre compte.
Le pied de la côte qui termine le bassin de la rivière du Doubs au Nord , depuis Thyse jusqu'à Roulans , sur un développement de deux à trois lieues , m'a fait voir, dans toutes
les fouilles que l'on y a pratiquées, une roche
calcaire, blanchâtre, aigre dans sa cassure,
COMPOSES D'OOLITES.
1.19
très-dure quand elle a été exposée à l'air, et renfermant beaucoup de corps ronds et ovales composés de couches concentriques, des oolites en grand nombre , des corps marins si-
liceux, tels que coralldides , astrdites , pectinites camites , tellinites , échinites ; etc.
Cette roche, qui se trouve, le plus souvent, dans un état général de décomposition, est recouverte d'une terre argileuse rougeâtre , qui se fendille en tout sens et se divise en petits fragmens , dont les facettes ont un aspect luisant, parce que ses molécules sont d'une extrême
finesse. Cette terre forme une couche plus ou moins épaisse, et se trouve entremêlée de rognons de quartz épars, avec quantité de fragmens coquillers , siliceux et mamelonés , sem-
blables, pour la forme et la couleur, à ceux que l'on voit encore dans la roche. Mais pour
bien caractériser l'état de ces carrières, il faut se les représenter avec des érosions si considérables, qu'elles sont perforées et rongks en différentes places , au point que leurs lits se trouvaient souvent interrompus , sur-tout dans les premières couches. C'est principalement dans les intervalles de ces lits , que l'on remarque des blocs de pierres isolées de différentes formes et grosseurs , enveloppées de terre. argileuse, et qui sont de même nature
que celles de la carrière dont elles ont dû faire partie auparavant la solution de continuité occasionnée par la désorganisation.
Cela paraît du moins d'autant plus vraisemblable , que , les fragmens épars , ainsi que les grandes portions de lits de carrière qui subsisH4