Journal des Mines (1809, volume 26)
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286 USINES EMPLOYLES A LA FABRICAT. Dr PER
Quant au menu bois il pourrait sans inconvénient être coupé plus court que le gros, parce -
que chaque tranche lui fait éprouver peu de
déchet : étant ensuite carbonisé sans mélange, I 'opération serait prompte, et l'on n'éprouverait plus cette énorme déperdition qui a lieu lorsque le menu bois étant mêlé avec le gros dans la même charbonnière, il faut que le premier continue à subir l'action du feu, tandis que la cuisson du gros s'achève. Le mauvais placement des charbonnières mérite aussi d'être pris en grande considération, étant extrêmement préjudiciable à la conservation des bois. D'après l'usage reçu, il est accordé à l'adju-
dicataire d'une coupe, deux hivers et un été, pour abattre ,carboniser, et sortir le charbon de la forêt. Le bois est abattu durant le premier hiver ; celui qui l'a été en novembre peut se charbonner en mars, étant nécessaire qu'après avoir été coupé, il ressue au moins pendant quatre mois avant d'être cuit : le terme assigné à l'adjudicataire ne saurait donc être changé , puisque le bois
coupé en février et mars, ne peut être car-
bonisé qu'en juillet et août, et que la saison de la végétation est terminée avant que le charbon ait pu être extrait de la forêt : mais l'abus que j'ai à faire remarquer, consiste dans le plaçe-
ment des charbonnières. Dispersées çà et là, dans toutes les parties d'une coupe, les bêtes
de somme, rarement muselées, abroutissent les jeunes pousses : si le transport se fait par char-
rois, le rouage des voitures qui traversent le bois dans toutes sortes de sens, .détruit les
DANS LE DÉPARTEMENT DU CHER.
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souches ; et pour parer à ces dégats , il convien-
drait que tous les bois, soit impériaux, soit appartenans à des communes ou à des particuliers , fussent percés par des chemins établis à demeure, et assez rapprochés pour que toutes les charbonnières (dont l'emplacement serait-: aussi invariablement fixé ) pussent être établies sur la lisière de ces chemins. Au moyen d'un tel arrangement, se trouvera prévenue une dilapidation dont il est difficile de se former une juste idée sans en avoir vu les effets.'
L'on objecterait en vain que le terrain qu'occuperont ces chemins, sera enlevé aux forêts; car quiconque a des notions sur la partie forestière, sait très-bien que des chemins de deux et demi à trois mètres sont plus' favorables que nuisibles à la végétation, par les courans d'air qu'ils introduisent dans les bois, et qu'aucune
portion de terrain ne sera perdue, parce que les racines occuperont les parties recouyertes par les routes, à l'avantage des plantes qui se trouveront sur leurs bordures. Une. autre considération bien importante doit faire désirer que les forêts du Cher soient percées. M. le docteur Boin , dont l'opinion est d'un grand poids, a fait remarquer (dans les Observations sur les influences des sols granitique et calcaire
que j'ai 'eu l'honneur d'adresser à Son Excellence le Ministre de l'Intérieur le io février 180 9)
que de grandes masses de forêts mal percées et
plantées dans des terrains argileux, sont une grande cause d'insalubrité or, tel est l'état
de la plus grande partie des forêts de ce département.