Journal des Mines (1809, volume 26)
Page : Image 212
Révision de 3 mars 2015 11:47:09, edited by Anonymes
412
SUR LtS MINES D'ALUN
à contre-pente du versant. Il est aisé de distinguer les affieuremens de cette couche dans les parties intactes de la montagne ; on les voit effectivement régner horizontalement vers le
tiers de la pente à partir du sommet. Il ne paraît pas que les travaux d'exploitation qui ont précédé l'incendie., aient été
portés très-avant ; mais ils occupaient une longueur assez considérable sur l'affleurement. L'espace bouleversé et dénaturé par le feu, présente une figure à peu près ovale. Le petit axe n'a pas plus de 70 mètres; le grand axe, qui est horizontal , peut en avoir 15o. On -ne doit
pas évaluer la superficie à plus de 6o ares. Tonte cette surface a cessé de former un plan continu avec la pente de la montagne qui est
d'environ 40 d. Elle offre une dépression dont la forrne est assez exactement celle d'un cul de bateau Si l'on en juge par l'extérieur, l'alunière de la Buégne doit contenir de grandes richesses salines. Une partie de la surface est recouverte de croûtes alumineuses solides , de plusieurs décimètres d'épaisseur , qui résistent jusqu'à un certain point à l'action des pluies, ou qui se reproduisent immédiatement après. Ces belles apparences ont été confirmées par quelques tentatives d'exploitation faites il y a quelques années au compte de la compagnie Slack et Gipson. Cette alunière n'est pas exploitée en ce moment.
De la Mine d'alun de Bourlhones. Celle-ci est la moins considérable de toutes. Elle est située à mi-côte de la montagne qui est
Ç'ï
DU PAYS D'AUBIN.
413
en face de l'alunière de la Buégne, et par conséquent dans le même vallon. Leur distance à 'vol d'oiseau est d'environ 5oo mètres. L'incendie qui a formé l'alunière de Bourlhones ne date que de dix ans : il s'alimente aux dépens d'une seule Couche dehouille , épaisse de
plusieurs mètres, et inclinée de 3o à 40 di à l'Est, c'est-à-dire , à contre-pente du versant de la montagne. Les travaux d'exploitation n'étaient pas en-
core très - étendus lorsque le feu s'y est mis. L'embrasement 'n'a point encore atteint son
maximum d'activité. La surface du terrain qu'il
occupe est en partie couverte de végétation,
partie affaissée crevassée et torréfiée ; il en sort .d'abondantes vapeurs d'eau, de soufre et de bitume. La figure de cet espace est à peu près circulaire; on peut évaluer sa superficie' (non réduite au plan horizontal ) à 3o ares Les sels alumineux sont très-abond ans, mais à certaines places ; des travaux bien dirigés pour-
raient en accélérer la formation dans les endroits qui n'en contiennent pas encore
Cette alunière n'a encore été l'objet d'au-
cune tentative d'exploitation (1)
(i) Ces détails suffiront sans doute aux minéralogistes pour leur donner une idée et des effets du feu dans les mines
de houille du pays d'Aubin , et des conclusions qu'il convient d'en tirer théoriquement parlant. J'ajouterai , en faveur de ceux qui s'occupent de l'exploitation des mines, que .depuis 1807, les alunières de Fontaines, la Butégne , Fourlhones et Lassalles, ont été concédées : elles sont exploitées par deux compagnies. Trois ateliers renfermant 5o chaudières , ont fabriqué pendant le cours de 1809 , près de 17,000 myriagr. de sels alumineux, qui ont été vendus envi-
ron s 2o,000 fr. Voici en gros le procédé : on lessive à froid les
f