Journal des Mines (1809, volume 26)
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Il ne faut pas toujours, dit M. Sage , juger de la bonté d'un ciment parce qu'il a acquis beaucoup de dureté à l'air , car il la perd souvent dans l'eau où il se délaie. Les constructions faites avec de pareils cimens ne tardent pas à s'écrouler. L'auteur fait observer qu'on ne saurait trop insister sur la. nécessité de bien diviser les substances. qu'on fait entrer dans la confection des cimens , d'en opérer, d'abord à sec l'exact mélange , et d'avoir soin de ne pas les noyer, mais d'ajouter successivement de l'eau jusqu'à ce que le mélange soit réduit en pâte coulante ; vérité qui a été reconnue par
M. Daudin , dont le zèle pour la perfection de son art est démontré dans tous les ouvrages qu'il a publiés. M. Sage fait encore observer qu'il est dc la plus grande
importance de fixer avec précision la quantité de chaux dont on doit faire usage pour obtenir les mortiers ou cimens les plus solides , et de n'employer en général que de la chaux faite avec de la pierre calcaire pure, et qu'on a eu soin de bien abriter du contact de l'air après qu'elle a fusé (1). Dans les expériences que M. Sage a faites , il a toujours employé deux parties de chaux contre trois de pouzzolane, de sable , etc. ; ce qui lui a fourni des mortiers très-durs et imperméables. u Je crois même ( c'est l'auteur qui parle )
n qu'on pourrait diminuer la proportion de chaux; ce qui n sera un jour vérifié lorsqu'on sera bien persuadé. qu'il ne n faut pas abandonner à des gilcheurs la préparation des n cimens , puisque c'est d'elle que dépendent la durée et la n solidité des constructions hydrauliques n.
(I) Un Ingénieur anglais justement célèbre, M. Smeaton , qui a construit le fanal tl'Édyston , a Composé son mortier avec deux parties de chaux l'Usée par immersion , et une do trass. Ce dernier ne représente , comme le remarque l'auteur , que le tiers du ciment.
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L'auteur , d'après le résultat de ses expériences , a di:isé les mortiers , ou cimens , en cinq espèces distinctes.
PREMIèRE ESPÉCE. Mortiers ou cinzens faits avec des matières qui ont e'prouvé l'action du fèrz. La cendre des végétaux_, lessivée ou non , étant mêlée avec deux tiers de chaux éteinte par immersion , forme un des cimens les plus solides et les plus imperméables
propriété qu'elle paraît tenir du quartz divisé qui s'y trouve dans la proportion d'un quart.
DEUXIiME EsrÉcE. Mortiers ou cimens faits avec des matières métalliques.
Le fer ajoute à la dureté de tons les mortiers , et peut seul , en se rouillant, concourir à l'agglutination du gravier et des galets, comme on l'observe sur le rivage de la mer.
Suivant l'état où est le fer que l'on.combine avec deux parties de chaux éteinte, la force de cohésion qu'il contracte , est plus ou moins considérable.
TROISIÈME ESPÈCE. Mortiers ou cinzens faits avec des pierres de différente nature. Le gwstein (1), la calcédoine, le grès et le gravier forment, avec la chaux , des mortiers très-durs et imperméables. (i) Le gaestein se trouve en quantité au Puy- Gnou, dans le Cantal ; on l'emploie pour bâtir , et M. Lallier , Ingénieur en chef des ponts et chaussées, en a fait usage pour soutenir les terres du chemin qui va de Saint-Flour à Aurillac.