Journal des Mines (1810, volume 27)
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SUR L'ANALYSE VE'GITALE
Si donc il nous était donné de pouvoir unir ces deux corps en toute proportion, et d'en rapprocher convenablement les molécules, nous fbrions , à coup sûr, toutes les substances végétales qui tiennent le milieu entre les acides et les résines, telles que le sucre, l'amidon, la fibre ligneuse, etc. Nous n'avons encore analysé, parmi les substances animales, que la fibrine, l'albumine, la gélatine et la matière caseuse.
Il résulte de notre analyse, que, dans ces
quatre substances, et probablement dans toutes substances animales analogues, l'hydrogène est à l'oxygène dans un rapport bien plus grand que
dans l'eau ; que, plus est grand l'excès cl'hy-. drogène qu'elles contiennent, plus est grande aussi la quantité d'azote qui s'y trouve ; que ces deux quantités sont presque l'une à l'autre dans le même rapport que dans l'ammoniaque, et qu'il est probable que ce rapport dont on approche, existe réellement, d'autant plus qu'on trouve toujours un peu trop d'hydrogène, et que toutes les erreurs que l'on peut faire tendent à en augmenter la quantité. On en jugera par leS deux analyses suivantes
leo parties de fibrine contiennent Carbone Hydrogène et oxygène dans le rapport où ils sont dans l'eau. Hydrogène en excès. Azote.
51,675 .26,6o7 5,387
16,33/ 100 parte
ET ANIMALE. 4°5 matière caseuse contiennent leo parties de Carbone Hydrogène et oxygène dans le rapport où ils sont dans l'eau. Hydrogène en. excès Azote .
57,190 18,778
5,68o 18,35z
En admettant ce rapport , ces substances correspondraient donc, pour le rang qu'elles tiendraient parmi les substances animales, au rang qu'occupent le sucre, la gomme, la fibre ligneuse, etc. , parmi les substances végétales ; car, de même que l'hydrogène et l'oxygène, principe gazeux des unes, peuvent se saturer réciproquement, et former de l'eau ; de même, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote, principes gazeux des autres, peuvent aussi se saturer réciproquement, et former de l'eau et de l'ammoniaque : de manière que le carbone, qui est le seul principe fixe que toutes contiennent, ne jouit d'aucune propriété relative à cette saturation. Si nous nous laissons guider par l'analogie, nous comparerons, sous ce point de vue, les acides minéraux aux acides végétaux; et les graisses animales, s'il en est qui contiennent de l'azote, aux résines et aux huiles végétales : par conséquent, l'hydrogène ne devrait point être en assez grande quantité dans l'acide urique pour saturer l'oxygène et l'azote que cet acide contient, ou pour pouvoir fàire de l'eau et de l'ammoniaque, en se combinant avec ces deux corps, et le contraire devrait avoir lieu dans les graisses animales. On peut tirer sans cloute un bien plus grand