Journal des Mines (1810, volume 28)
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TRAITE. 11.:Li:MENTAIRE
évasée ? Une scie peut-elle élargir son Chemin dans la masse qu'elle, .divise Si l'on examine la plupart de ces coupures, on remarquera que souvent les côtés opposés ne se ressemblent pas, que le niveau et l'inclinaison des couches ne se rapportent pas, que quelquefois même les deux côtés présentent des couches également inclinées vers la vallée : tout enfin rappellera l'idée de violentes convulsions plutôt que d'une lente
érosion. Si on examine les sommets les 'plus élevés, tels que les environs du Mont,Blanc du Saint-Gothard, etc on y verra à chaque instant des vallées qui, dirigées en sens contraires,
ne sont séparées l'une de l'autre que par une
crête étroite, qui ne peut avoir rassemblé assez d'eau pour permettre de supposer, que les courails aient pu jouir à aucune époque, d'une
grande force dans la .partie supérieure de la vallée , et cependant ces vallées présentent, dès leurs comtnencemens , des escarpemens excessivement profonds. Cette théorie du creusement des vallées par -l'opération des pluies et des torrens , est naturellement fondée sur la possibilité du transport jusqu'à la mer des matières enlevées aux montagnes. On a déjà fait voir que les eaux qui dé-
posent presque toutes les matières dont elles sont chargées dès que leur cours peut se rallentir, , n'étaient pas capables d'avoir opéré ce transport. La présence des lacs qui se trouvent sur le cours de la plupart des rivières qui sortent des montagnes, et notamment des Alpes, suffit pour démontrer l'impossibilité de ce transport, car ces lacs devraient être comblés depuis longteins, puisqu'on sait que les eaux s'y dépouillent
DE GÉOLOGIE.
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de tous les sédimens qu'elles transportaient, et qu'après y être entrées troubles, elles en sortent. aussi limpides que la pluie dont elles sont formées. M. Pla-yfair a bien senti cette objection, du moins par rapport au lac de Genève, qu'il connaissait mieux que d'autres, et qu'il reg-asde, par cette raison, comme une exception, tandis qu'il rentre dans la règle générale. Il a en conséquence cherché des moyens d'expliquer cette prétendue anomalie, en convenant cependant qu'il ne lève la difficulté que jusqu'à un certain point. Il établit d'abord qu'on ne peut tirer de l'état présent de ce lac aucune conclusion sur sa dimension Originelle, il suppose ensuite qu'il avait anciennement une étendue beaucoup plus con-
sidérable, et fait de cette vaste enceinte une espèce de réceptacle temporaire , qui aura été
comblé par les débris amenés par les eaux et que ces mêmes eaux auront creusé de nouveau. Enfin, comme ces suppositions ne peuvent expliquer comment il existe encore une profondeur semblable à celle du lac, M. Playfair propose, comme un moyen de concevoir ce phénomène, l'existence d'un vaste amas de matière
soluble, tel que dti sel marin, par exemple , qui placé au-dessous d'autres couches, aura
été mis à découvert par l'action érosive des
eaux sur ces dernières couches, et ensuite dissous par ces mêmes eaux. D'après ce système, l'origine du lac ne serait qu'un événement moderne en comparaison des autres révolutions qui ont agi sur le globe ; d'oit il résulterait que les attérissemens qu'on remarque à l'entrée du
Rhône dans le lac, ne pourraient donner auB