Journal des Mines (1810, volume 28)
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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE
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variété d'eseces qu'ils contiennent , variété
telle, que les côtes de la Basse-Saxe, par exemple , présentent des roches absolument inconnues dans les, montagnes de l'Allemagne. Une autre obj ection très-forte, que l'observa-
tion des blocs épars fait naître contre le sys-
tème de Hutton c'est que dans cette hypothèse, comme dans celle de M. de Luc, on doit attribuer l'origine de ces blocs aux catastrophes qui se sont prolongées jusqu'au dernier séjour de la mer sur nos continens. Or, il y a de ces débris qui donnent des preuveS irrécusables du peu d'ancienneté de cette époque : on en trouve notamment en Lombardie et en Piémont, qui sont entremêlés avec des coquilles si fraîches,
qu'elles présentent leurs vernis et leurs cou-
leurs naturelles comme si elles venaient de sor-
tir de la mer. L'auteur a même trouvé une de ces coquilles qui contenait encore son animal dans l'état de mollesse. M. de Luc, après avoir démontré l'impossi-
bilité de rendre raison des blocs et graviers épars à la surface des terres par la théorie de
MM. Hutton et Pla-yfair, , propose la sienne qui
n'est peut-être pas non plus exempte de difficultés.
Les cavernes qui ont causé les catastrophes
de nos couches minérales étaient nécessairement remplies d'un fluide expansible quelconque, qui éprouvant une énorme pression lors de l'affaissement de masses semblables à nos montagnes, aura fait pour s'échapper des efforts prodigieux, dont les phénomènes des volcans ne nous don-
nent qu'une bien faible idée, et qui auront rdjeté en dehois , 'comme des bombes, les frag-
DE GÉOLOGIE.
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mens produits par la collision des parties inférieures des couches. Cette force expansive, qui a aussi contribué aux mouvemens angulaires 'des masses qui s'affaissaient, s'exerçant principalement sur les couches inférieures composées de granites, explique pourquoi les blocs épars présentent une si grande variété de ces roches. Comme ces explosions se faisaient dans l'eau , les efforts de ce liquide qui tendait par son propre poids à entrer dans les cavernes, en rne'\ine tems que les fluides expansibles cherchaient à s'échapper, auront élevé une espèce de conflit entre ces deux pouvoirs, d'où seront résultés des engouffremens , des dégorgemens , des triturations de fragmens , etc. Ces terribles effets, combinés avec l'énorme agitation qu'ils occasionnaient sur tout le fond de la mer,auront transformé la plus grande partie des fragmens, lancés au-dehers en gravier, en cailloux rou7
lés, etc. et les auront répandus à la surface
de nos continens.
Avant de terminer ce Mémoire, M. de Luc dit quelques mots de l'ouvrage de M. Kirvvan et des experiences de sir James Hall. Il ne croit pas que ces dernières peuvent appuyer la théorie de FIutton , puisque la pression qu'elles supposent pour la fusion de la pierre calcaire, ne
peut être exercée par la ruer, car on sait
que les liquides se laissant traverser facilement, n'opposent aucun obstacle au passage
des fluides expansibles. Il observe ensuite que ces expériences suffiraient, au contraire, pour renverser la théorie , puisqu'elles prouvent qu'une pression suffisante opérée par un corps solide, empêche le développement des fluides
Expériences (ie air J. Hall.