Journal des Mines (1810, volume 28)
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DU FER HYDRATi.
La lacune que présentait ici la chimie mi-
nérale M'avait frappé : je désirais des connaissances positives, sur des substances dont j'avais 'étudié particulièrement l'histoire naturelle,
et dont le traitement métallurgique était une de mes principales occupations. Je priai plusieurs chimistes célèbres de faire leur analyse enfin M. Drappier eut la complaisance de l'en-
treprendre : je lui remis, il y a cinq ans, des .échantillons d'hématite brune , de mine 'en grain.e.t de fer spathique. Mais d'autres travaux l'ayant empêché de, terminer. celui-ci il
ne:publia que l'analyse de la dernière substance mentionnée (1). Si je n'ai, pas obtenu _alors ce que je désirais , eu . du moins la .satisfaction d'avoir provoqué ui. travail qui nous a fait connaître la nature du fer .spathique , et qui a donné lieu à la belle suite
.de recherches faites au laboratoire des mines, sous un point de vue aussi intéressant Par rapport à la science, qu'utile par rapport à l'art (2). an après la publication du 'Mémoire de Dra.ppier,, M. Proust donna l'analyse d'une ocre.jatine, et il en conclut que c'était un hydrçie de fer (3). Cette expression me parut être .le mot de l'énigme : tous les minerais de fer raclure jaune n'étaient pour, moi. que des
ocres,, soit .à l'état compacte, soit même à (i) Journal des Mines, tom. XVIII. Voyez les Mémoires de 111I. Descostils. Jour/laides
Mines, tem, XVIII 'et XXI. Journal de Physique, tom. LXIII, p. 467,
f
DU FER IIYDRATE.
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l'état cristallin comme les hématites. J'avais énoncé depuis longtems cette opinion (i) , qui
'm'avait été suggérée par un examen attentif
«de ces minerais dans leur gîte natal. Peu de tems àprès que M. Proust -eut donné 'son Mémoire, j'eus occasion de voir ce célèbre chimiste , dans le cabinet de M. Lelièvre : je 'lui présentai une hématite brune , en lui de-Mandant s'il la reconnaissait pour un hydrate:: il répondit négativement , et ajouta ciU&C'è -Minéral n'était à ses -yeux qu'une mine hépa-tique provenant de la décomposition des pyrites ( on du fer spathique , je ne me rappelle -
'pas lequel des deux ). Ainsi, M. Proust lui-Même , ne regardait point alors les hématites
comme des hydrates. Cependant le déchet que ces substances éprouvaient au feu , leur conversion en oxyde roue par la simple calcina:, tion , et leur non effervescence avec les acides, inc paraissaient rendre mon opinion très' probable ; et j'en lis part à plusieurs minéralogistes , entre autres à MM. Lelièvre , Descostils et Brongniart. Je fis moi-même , l'année dernière , quel' ques'esSais sur les minerais bruns, notamment
sur ceux en grains, et je trouvai qu'ils perdaient , par la calcination, de 12 à 16 pour
(1) Journal des Mines, tom. XVII, P. 33t. La texture fibreuse des minéraux, étant un effet de la même attraction moléculaire, qui porte les particules des cristaux à se disposer régulièrement; je crois pouvoir repater l'hémeitc comme un produit cristallin.