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Journal des Mines (1811, volume 29)

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Sun LES MINES

piastres ( 47,250,000 francs ) (i) , la quantité

d'argent et d'or que la Cour de Madrid tire

aujourd'hui du Mexique; encore une partie de cette somme passe-t-elle dans les autres colonies ) Ce revenu net de 8 à 9 millions de piastres est, comme

on l'imagine facilement , l'excédent du revenu fiscal de la Nouvelle-Espagne sur l'ensemble des dépenses que nécessitent l'administration , la police et la garde de cette colonie. Ce revenu fiscal brut a été évalué (en 1803) à no millions de piastres (ou 105 millions de francs) ; il a augmenté progressivement dans le courant du dernier siècle , et surtout depuis 3 778 époque de la liberté du corâmerce. Les branches principales de ce revenu sont, outre les mines qui rapportent 5 millions et demi de piastres (§.54), la fabrication exclusive du tabac qui donne un produit net de 4 millions et demi, les douanes qui donnent 3 millions et demi , la capitation qui rapporte plus d'un million, l'impôt sur le pulque ou vin d'Agdve, la vente de la poudre, la poste", le timbre , et quelques autres moins importantes parmi lesquelles on voit figurer pour 45 mille piastres la

ferme du combat des coqs, et pour 30 mille piastres la fi,rate. des neiges , qui est le droit d'aller recueillir de la neige et dé la glace sur les hautes cimes ou nevados de la Cordillère. M. de Humboldt rappelle que cette ferme des neiges a existé à Paris au commencement du 17e siècle. La défense militaire du pays, 1110:11S sur les côtes qui sont

naturellement protégées contre une invasion , que dans l'intérieur contre les incursions des Indiens nomades, absorbe.

le quart du revenu total du Mexique. Le Mexique ayant 5,887,000 habitans , et produisant un revenu brut de 20 millions de piastres , il résulte que le Gouvernement retire de cette colonie 3e- e; (17fre85..) par

chaque tête de tout âge, de tout sexe et de toute race.

M. Necker évaluait, en 1784, dans l'ancienne France, les contributions à 23L,13s. par tête. Mais si au lieu de considérer le revenu brut, on examine le revenu net que le Gouvernement espagnol tire du Mexique, et qui n'est que de 9 millions de Piastres au plus , on trouve que cette partie des Etats du roi d'Espagne ne fournit pour

DU MEXIQUE.

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espagnoles de l'Amérique , et on n'envoie guères que six millions de piastres en Europe. Les mines donnent, comme nous l'avons dit,

un produit annuel en or et argent de 23 millions de piastres ; ainsi le Gouvernement n'en enlève qu'un peu plus du tiers : le surplus est employé presqu'entièrement à solder la balance du commerce. Que s. 56. D'après les renseignemens autlienti- vient des ques que M. de Humboldt a recueillis, il 'paraît plus rnétnux pré. cieux.

les dépenses générales du Gouvernement, qu'une piastre e5e,on environ 8 francs par individu. On voit donc qu'il faut rabattre beaucoup des revenus immenses que l'on a souvent supposé que l'Espagne tirait du Mexique. On peut en dire autant de ses autres colonies, qui tontes ensemble sont d'un produit bien inférieur à celui du Mexique. M. de Humboldt compare le produit de toutes les colonies espagnoles avec le produit des possessions anglaises en Asie: il en résulte que celles-ci produisent encore moins au Gou-

vernement anglais. Leur revenu net ne s'élève pas au-delà de 3,400,00o piastres , tandis .que leur population est de 32 millions d'habitans. Ainsi le Mexique, avec une population cinq ibis moindre , donne un produit net plus que

double que. les possessions anglaises aux Indes. Il est vrai,

comme le remarque M. de Humboldt , que le prix de la journée aux Indes étant cinq fois moindre qu'au Mexique, le produit des impôts doit être moindre dans la même proportion , en les supposant également accumulés de part et d'autres. Au reste , les bides présentent à l'Angleterre un avantage commercial qui est bien an-dessus du produit net des impôts.

Mais c'est assez sortir de notre snjet ; nous espérons que nos lecteurs nous pardonneront cette digression. Nous en aurions fait beaucoup de semblables si no-us. ne nous étions Lit une loi, en faisant cet extrait, de nous borner à tout ce de, que l'intéressant ouvrage.de M. de Humboldt renferme relatif aux mines.