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270 SUR L'ART DE FABRIQUER DU FLINT-GLASS

si l'on emploie, pour calculer l'achromaiisrne, les moyens que nous expliquerons dans la suite de ce rapport ; car les franges colorées peuvent ainsi être afroiblies à un tel ()oint, par leur seule compensation, que leur effet devienne insensible sur les yeux les plus exercés. Dès-lors, la transparence de la matière est un avantage sans inconvéniens. Quoi qu'il en soit, la preuve la plus frappante que l'on puisse donner de l'indépendance où nous sommes des Anglais, relativement à la composition du crovv'n-glass, c'est que, dans le teins où les communications étaient libres entre les deux pays, les Anglets out souvent tiré de France du crown-glass pour s'en servir dans la construction de leurs lunettes, surtout pour les lunettes de spectacle et pour les oculaires de microscope. Quant à la fabrication du flint-glass , surtout. du flint-glass propre à l'optique , nous étions, jusqu'à présent beaucoup moins avancés que les Anglais. Si quelqu'un se croyait en droit de réclamer contre cette assertion ,nneseulepreuve suffirait pour la justifier, et elle est irrécusable. C'est que , jusqu'à ces derniers tems tontes les lunettes astronomiques qui existent en France ont été faites avec du flint-glass anglais. On avait, à la vérité , réussi à constrnire de petits, objectifs aveé des cristauX tirés de là manufacture du Creuzot , dirigée par M. Dufougerais ; 'et- plusieurs opticiens se servaient avec succès de son flint-glass pour ce genre de fabrication. Mais entre ces deux résultats et les grands objectifs achromatiques destinés à l'astronomie, la différence est énorme ; car, d'un côté ., la difficulté de rencontrer des

BON POUR L'OPTIQUE.

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morceaux purs et transparens est incomparablement moindre dans les petites' dimensions que dans les grandes, et d'un autre côté, les défauts de pureté et de transparence deviennent beaucoup plus sensibles dans les grandes lunettes , auxquelles on applique un grossissement beau-

coup plus fort. En un mot , si quelques essais particutiersdémontraient la possibilité d'arriver à fabriquer aussi des objectifs avec des matières

françaises, ces tentatives n'avaient encore ni l'uniformité ni l'étendue qui caractérisent l'application de procédés fondés sur les principes de Part.

D'où pouvait donc provenir jusqu'à présent cette infériorité des verreries françaises dans la fabrication du flint-glass ?Venait-elle de l'imperfection des procédés ou du défaut de matières nécessaires à la fabrication de cette 'espèce de verre ? Ces diverses questions se trouvent clairement résolues dans le Mémoire que M. d'Artigues vous a prés-élite.

Le flint-glass est un verre formé de sable d'alkali, et d'une certaine quantité d'oxyde de plomb. L'addition de l'oxyde augmente ladensité du verre 'et sa force réfringente; en même tems elle accroît sa faculté dispersive dans une -proportion beaucoup plus considérable. Cette pro-

priété est favorable à l'objet que l'on. se pro-

pose dans la fabrication en grand du Ilin t-glass ; car on le destine à former des lustres, des flam-

beaux, de.s.vases et d'autres meubles de luxe, connus sous le noni de cristaux, dont les surfaces taillées sous mille facettes différen tes brillent

de tout l'éclat de la lumière qu'elles décomposent. Dans la grande quantité de produits que