Journal des Mines (1812, volume 32)
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SUR LES TOURBIÈRES
une flamme vive et longue, exhalent une fumée épaisse et noire dont l'odeur est fétide ; vers la fin de la combustion l'odeur devient sulfureuse ; on ne peut les carboniser, à cause des roseaux et des joncs qu'elles contiennent : le charbon que l'on obtient s'éteint difficilement, conserve long- tems sa chaleur, et tombe en poussière lorsqu'il est refroidi. 3°. La troisième espèce, celle qui est extraite au-dessous des cinq premières pointes , est plus
compacte, plus dure, plus brune que les deux variétés décrites ci-dessus ; elle est entremêlée et en assez grande quantité de filandres (il y a cependant des parties de ces vallées, où à huit pointes de profondeur les filandres disparaissent presque entièrement) ; elle se détériore plus facilement que les précédentes ; elle est plus pyrophorique , s'enflamme plus difficilement
donne une flamme moins élevée , mais plus dense, dégage plus de calorique en brûlant, exhale une fumée plus noire et plus fétide, se consomme plus lentement, et répand une odeur plus sulfureuse à la fin de sa combustion.
La tourbe
compacte d'Essonne est compa-
rable aux
meilleures tourbes connues.
Cette troisième variété de tourbe est d'une très-bonne qualité , et comparable aux meil-
leures des départemens de la Somme et du Pas-de-Calais : sa qualité pyrophorique , qui l'a fait s'enflammer spontanément lorsqu'elle a
été, pendant quelque teins, exposée a un air humide, ne peut ni nuire à sa bonté, ni faire renoncer à son usage. On peut facilement remédier à cet inconvénient en la préservant de l'humidité ; il suffit, pour cela, de ne la serrer dans les magasins qu'après une entière dessic-
cation, de l'y entasser de manière que l'air
DES VALLES D'ESSONNE ET DE JITINE
puisse circuler à travers les piles, que les magasins eux-mêmes soient à l'abri des eaux pluviales , et que le sol en soit très- sec.
QOalité du,
La tourbe compacte d'Essonne est susceptible charbon de tourbe d'être carbonisée ; mais cette opération exige lacompacte. grande dispode grandes précautions, vu la sition pyrophorique de ce combustible. On s. est
livré, il y a une vingtaine d'années environ, à cette branche d'industrie : le charbon que l'on a obtenu était d'une très-bonne qualité ; il a servi pour les usages domestiques, et on l'a employé avec succès pour forger le fer. Cette tourbe carbonisée dégage, à volume égal, plus de calorique que le charbon de bois, et coûte moins cher. Nous ne parlerons pas ici des différens moyens et des précautions à prendre pour carboniser le combustible dont il s'agit : on pourra
recourir aux ouvrages de MM. Solag-es et Ribau-: court, sur la carbonisation de la tourbe; et aux
n" 2, 6 et 179 du Journal des Mines.
La tourbe des vallées d'Essonne, de quelque
variété qu'elle soit, peut servir pour la cuite du plâtre, de la chaux, des tuiles et des briques; elle peut être employée dans les four-
neaux à réverbères, dans les fourneaux à chaudières, pour le chauffage ,,et même pour cuire le pain ; en général, elle peut remplacer le bois dans presque tous les cas ; l'odeur fétide qu'elle
exhale en brûlant n'est point dangereuse; les habitans des départemen.s de la Somme, du Pas-de-Calais , etc. , les Hollandais n'ont point d'autre combustible, et n'en sont point incommodés.
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La tourbe d'Essonne peut remplacer le bois dans presque tous les cas.