Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1812, volume 32)

SUR L'EXISTENCE

DU CALCAIRE D'EAU DOUCE.

Ce gîte se trouve dans le royaume de Wur-temberg, aux environs d'Ulm , au commence-

sonores, et rappellent le calcaire de Pont-duChâteau (Puy-de-Mme). Ces couches sont les seules qu'on aperçoive sur la route d'Ulm à.. Stuttgard pendant les deux ou trois derniers

408 eaire

d'eau douce

d'uh., ment des vastes plaines du Danube, ou du royaernede Wur ;ei .. moins sur des plateaux très-peu élevés auber. dessus de ce fleuve. De même que ceux du

centre de la France, il est composé de couches horizontales de deux espèces, les unes supé-

rieures et bien caractérisées; les autres inférieures et douteuses, jusqu'à un certain point, puisqu'elles ne présentent pas de coquilles.

Les premières sont en général d'un blanc Couches tr"-"gitilgrisâtre , qui tire un peu sur le gris de fumée, lières.

dures, compactes, mais criblées- de ces pores,

cavités et tubulures verticales qui caractérisent le calcaire d'eau douce coquillier. Aussi les coquilles y sont si:abondantes , que je n'ai ja-

mais vu .des hélices en aussi grande quantité que dans cette pierre , qui est, pour ainsi dire

pétrie avec une coquille globuleuse, que je crois voisine de Phelix Tristani dans l'état adulte. -Je n'ai point observé d'autres espèces dans les couches que j'ai rencontrées en place le long de la

Couches

route d'Ulm à. Stuttgard ; mais dans des morceaux isolés qui étaient sur le sol aux environs d'Ulm., j'ai remarqué des planorbes, de petits limnées, de petits amphibulimes, et une petite patelle d'eau douce, genre que je voyais pour la première fois dans ce terrain. Les couches sans coquilles présentent deux

les unes sont d'un compacte luisant, parsemées de petites parties cristalli-

coquil- modifications

hères.

sées; elles se cassent en larges. écailles ,. et ressemblent à la pierre de Château-Landon ( Seine et Marne); les autres sont d'un compacte terne

ou à grains très-fins , dures, solides, un peu

4C9

myriarnètres qu'on parcourt pour arriver à

Urspring ; elles n'ont pas, comme on voit, les

deux principaux caractères du terrain d'eau

douce, c'est-à-dire, les coquilles et les cavités poreuses ; mais, comme elles 'ressemblent plus

au calcaire à hélices qui les recouvre entre

Ulm et Luizbausen , qu'au calcaire marin sur lequel elles paraissent s'appuyer au-delà d'Urspring-, est assez probable qu'elles appartien-

nent à la première de ces formations. Cette opinion, qui est plus en harmonie avec ce qu'on remarque dans le centre de la France,

reçoit une nouvelle probabilité de l'observation

que j'ai faite à Urspring, où j'ai trouvé quelques morceaux qui contenaient du silex blanchâre , non pas en rognons comme dans les calcaires ordinaires, mais par parties disséminées qui se confinident avec la masse , absolument comme dans le calcaire siliceux de MM. Cuvier et Brongniart. Je crois en conséquence qu'on peut regarder ces couches sans

coquilles comme représentant la formation du calcaire siliceux, que j'ai de fortes raisons de considérer comme une modification du terrain d'eau douce (1).

Ce gîte de calcaire d'eau douce, ainsi que ceux des plaines de France, n'offre plus de (1) Voyez à cet égard la Note sur le Gisement de ce terrain dans k Cher, la Nièvre , etc. (Joure. des Mines, nO 187 pag. 61, juillet 181'2.)