Journal des Mines (1813, volume 33)
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30, CONSTITUTION GiOLOGIQUE D'UNE PORTION"
naturalistes qui seront à portée de venir le reconnaître. En se plaçant à la sommité d'une des montagnes élevées qui s'unissent avec celle de Som-
bernon , par une chaîne continue, la montagne de Roche-Algue (1), par exemple, qui,
suivant les observations du P. André de Gy, a563, 27 de hauteur absolue, on se trouve sur le bord d'un bassin immense , dé 'forme à peu -près circulaire , d'où l'on peut prendre une idée de la manière dontquelques-unes des vallées environnantes ont pu s'ouvrir par la ruphture de la portion la plus faible de leur enceinte,
et se Sont ensuite agrandies en tons sens, par le passage rapide et prolongé de toutes les matières
de débris charriées par les eaux. Ce bassin,
dont la principale issue conduit ses eaux dans
la plaine de Dijon, par une vallée de vingt
kilomètres de longueur, n'est pas entièrement évidée dans son intérieur ; mais le fond en est coupé de petites chaînes partielles qui, lors de l'écoulement des eaux qui le remplissaient, par suite de la rupture dont je viens de parier, ont laissé subsister des bassins secondaires, où une.
partie de ces mêmes eaux a été retenue, jusqu'à ce que , le poids de leur masse , joint à leur puissance érosive , leur aient ouvert un ri(ouvea.0 passage. Ce sont les restes du plus reculé de ces bassins qui offrent le phénomène que j'ai annoncé.
(i) Cette montagne domine au Nord-Est le -village de Courtépée prétend qu'on a cru y reconnaître des lignehunes de circonvallation d'un camp. Description historique
et
du Duché de Bourgogne.
DU DIrAIITEMENT DE LA. C8TE-D'On.
31.
Sur la pente sud - ouest de Roche - Algue, vient s'appliquer, à environ quatre-vingts mètres de hauteur, l'extrémité d'un barrage qui passe par Mâlain, et va presque en ligne droite se terminer à la même hauteur , sur la. pente opposée de la montagne de Remilly. Avant que les eaux eussent rompu cette digue, sur quatre points, il en résultait un bassin d'environ six mille mètres, dans sa plus grande longueur, sur une largeur de trois mille, qui s'étendait sur le territoire des communes de Eeaurne-laRoche , Savigny, , Mémont , et partie de celui de MAlain (i). Pour en juger exactement faut monter sur la partie la plus élevée du château de ce nom, qui est placé sur l'arête elle-
même, et presque entièrement ruiné. De là,
comme de dessus la chaussée d'un. étang desséché, on distingue, par les inégalités du fond, la manière dont les eaux se sont échappées par les ouvertures qui subsistent enCere leur pente et les traces de leur écoulement.-
Il serait difficile d'expliquer aujourd'hui
Comment s'est produit ce barrage massif dont les couches présentent leur tranche, et se relèvent à pic contre l'intérieur du bassin , ,en s'inclinant de l'autre côté de plus de quarantecinq degrés, tandis que celles des montagnes qui composent la grande enceinte, approchent de l'horizontalité. La pierre calcaire dont il est
formé est d'un tissu plus lâche que celle des montagnes voisines, d'une couleur différente,
et m'a paru- ne point contenir de fossiles ; circonstances qui semblent donner à penser, en (1) ["oyez la carte jointe à ce Mémoire.