Révisions de la page | Historique de transcription | Journal des Mines (1814, volume 36)

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T.IISIOIN DU DÉLUGE DE SCHEUCHZER.

SUR LE PRÉTENDU

ommr: Hollande , etc.., qui partageait le plaisir que devait éprou, ver M. Cuvier , en voyant paraitre les différens os tels qu'il les annonçait, dans l'opinion que l'animal était une salamandre.

Il en fut dessiné à l'instant même une figure exacte. On vit clairement que ce qui faisait le contour antériet4 de la tête était formé par les deux mâchoires posées l'une sur l'autre. Leurs deux bords étaient garnis de petites dents fines et serrées. La position , la figure , et les rapports de chaque partie des os de la tête caractérisaient parfaitement une salamandre; et comme dans ces animaux ft tète s'articulait sur l'atlas par deux condyles, un peu plus rapprochés néanMoins l'un de l'autre que dans la salamandre ordinaire, l'articulation des vertèbres entre elles, leur structure particulière , les rudimens de côtés portés par celles du dos, servaient encore de nouvelle preuve ; mais ce qui compléta la démonstration, ce fut la découverte des deux extrémités antérieures. On' apercevait:, d'ancienne date , une petite partie seulement de Phumérus du côté gauche ; mais on découvrit aussi l'humérus droit : tous les deux ne diffèrent de ceux des salamandres ordinaires que par la grandeur, et un peu plus de largeur de la tète supérieure. Les deux os de l'avant-bras furent aussi découverts avec ceux de la; partie de ces animaux que l'on nomme main , parfaitement complets du côté gauche. On y compte quatre os du métatarse, et quatre doigts avec toutes leurs phalanges : savoir, un qui en a trois, deux autres qui n'en ont que deux, et un qui n'en a qu'une seule : c'est aussi le nombre des doigts et des phalanges des salamandres. On a trouvé encore deux os de l'épaule , répondant à la partie ossifiée de l'omoplate de la salamandre. Ces caractères et ceux que je supprime ,' comme moins importans non-seulement excluent toute possibilité de rapporter cette pétrification àifia classe des poissons , mais appartiennent tous à la famille des salamandres. Il en est cependant un qui l'en distingue, c'est l'existence de deux os suspendus aux côtés du crâne en arrière. On ne peut les rapporter qu'à deux pièces osseuses , qui supportent les branchies dans les jeunes salamandres , et dans les protées de .tout âge. Ces deux pièces , parlaitement conformées comme

celles de la syrène lacertine , ont été un peu déplacées, ce qui a permis de les voir, et a empêché par conséquent de confondre cet animal avec les salamandres ; tandis qu'il est en effet du genre proteus. On ne peut pas objecter que cet individu était une jeune salamandre qui n'avait pas encore perdu ses branchies, puisque tous les os sont compactes et sans épiphyses , et qu'on ne voit pas même de sutures au crâne.

M. Cuvier pense que , si on faisait des recherches sur l'échantillon de même nature, possédé par M. Amman , on trouverait, aux extrémités postérieures , des détails qui coïncideraient avec ceux qu'il a obtenus de l'antérieure. Ces observations , suivant la remarque de leur illustre auteur, sont de nature à 'intéresser toutes les personnes qui cultivent leur esprit , quel que soit d'ailleurs l'objet spécial de leurs études ; car tout ce qui tend à donner une nouvelle force à la doctrine des lois zoologiques , et de cette influence mutuelle des organes qui peut les faire deviner les uns par les autres, est d'une très-grande importance dans l'état actuel des sciences naturelles et peut conduire aux résultats les plus élevés de toute la philosophie.

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