Journal des Mines (1814, volume 36)
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SUR LES VASES MURRHINS
.d'un certain tontes celles' qui sont Volume' intaquables par l'eau froide ou l'eau chaude par les liqueurs spiritueuses , toutes celles encore que Tés:àiiçiens ont décrites d'ailleursd'une
nianière claire, et qu'ils connaissent sous dès noms Particuliers , la liste de celles qui restent est fort peu. censidérable ; il est rerriarquable qu'elles se trénivent à peu près tout e8 dan S la classe des pierres composées d'une terre et. d'un
acide. Si l'on compare ces dernières avec les caractères qu'il nous reste à exposer, on n'en trouvera qu'une seule qui tes réunisse tous; inais elle Convient tellement avec les descriptions des anciens, qu'il sera impossible de conserver aucun doute sur l'identité des deux matières (1). 3°. Contexture. L'aspect 'Vitreux des vases murrhins est bien constaté par les témoighageS des anciens : aussi Pline les place-t-ilimmédiatement à' côté du cristal de roche. On 'donnait Même le nom de verre, vitrum murdzinuni, au: rriurrhin artificiel qui se fabriquait à Thèbes. Tous les Minéralogistes savent que , parmi leS substances composées d'une terre et d'un acide, il en est une qui possède . éminemment ce -
SUR LES VASES LIURRIIINS.
caractère : c'est la chaux fluatée ou le spath
fluor, nominé aussi, en raison de cela, spath vitreux. 4'. Eclat.. Malgré cet aspect vitreux,
du rmirrhin était Cependant médiocre. Ce n'était point précisément celui des pierres précieuses; et, pour emplo-yer l'expression. de Pline,
cet éclat manquait de force : on pouvait dire que cette matière était plutôt brillante qu'é, clatante : Splendor /lis sine viribus , nitorque verdis quàm splendor; ce qui s'appliqUe trèsbien au spath fluor.
5°. Couleurs. C'était par la variété, la ri-
chesse., la vivacité des couleurs; que ces vases excitaient l'admiration ; c'était de là qu'ils tiraient leur plus grand prix. Les couleurs dominantes étaient le pourpre (ou le violet foncé) et
le blanc, disposés par bandes ondulées, ou contournées de diverses manières, et presque touj ours séparées par une troisième bande,
participant des deux autres, imitait aux yeux là couleur de la flamme (1). On faisait grand cas des vases marqués de taches très-intenses ; et malheureusement ils n'offraient que trop souvent des couleurs faibles, et, pour ainsi dire, à demi-évanouies. Toutes ces circonstances conviennent parfirite-
(1) L'améthyste seule présente quelque analogie avec la matière inurrhine , et je m'étonne qu'on l'ait tout-à-fait oubliée. Les caractères qui l'excluent , sont, 10. sa -dureté:assez considérable; 2°. ses couleurs peu. variées ; h'. l'absence de certains accidens de lumière dont il. est Lit mention plus bas , et celle de ces gerçures indiquées sous le nom de glaces ; 40. enfin , l'améthyste était une- pierre - fort commune chez les Romains, parfaitement connue, et dont Pline fait meriiion
ment et d'une manière exclusive- à la chaux. fluatée , ou du moins à quelques-unes de ses variétés; car il faut bien prendre garde que les anciens ne formaient point, comme nous, leurs
espèces d'après la composition chimique, Plin. Hist. nat. lib. xxxvII , cap. 2.