Journal des Mines (1815, volume 37)
Page : Image 36
Révision de 7 juin 2014 09:13:26, edited by Anonymes
62
SUR LES MINES ET USINES
a dans les communes voisines d'Excideuil,, parmi les personnes qui se livrent à ce genre de spéculation , des exemples remarquables de fortunes assez considérables, rapidement
élevées , et détruites avec une rapidité plus
grande encore. On cite, comme exemple d'une
spéculation heureuse, quatre particuliers qui ont fait , sur les travaux d'une année, un bénéfice de 4o,000 fr. D'après un soupçon, sou-
vent assez vague, qu'il peut exister de la mine dans un terrain désigné, le propriétaire du sol, ou celui à qui il a cédé ses droits, moyennant certaines conventions, se dispose à faire cornniencer les travaux. Ces conventions sont de plusieurs sortes. Aux environs cl'Excideuil , se
sont des entrepreneurs qui achètent le droit
d'exploitation, en payant aux propriétaires une indemnité réglée de gré à gré; cette redevance,
ordinairement peu considérable, peut aller à 15 , i8, ou 24 fr. au plus par chaque fondue
extraite. Souvent le propriétaire du sol s'associe avec l'entrepreneur; ce dernier fournit les fonds
nécessaires, et le bénéfice est ensuite partagé
entre eux. Les ouvriers employés sont des
gens du pays élevés dans ces travaux et qui gagnent fr. 5o c. à la journée. Dans les cantons de Thénon et d'Hautefort , et plusieurs autres , où l'on ne recherche pas le minerai à une aussi grande profondeur, le propriétaire permet l'extraction, moyennant la remise du quart , du tiers , et quelquefois de la moitié du produit. Ces premiers arrangemens convenus, celui qui s'est chargé de la conduite des travaux fait.
ouvrir un puits, et établir le tour destiné à
DU I1EARTE1VIENT DE LA DORDOGNE.
63
l'extraction : s'il arrive à 12 ou 14 mèt. sans rien trouver, il se hâte d'abandonner soit entreprise , qui peut-être n'eût exigé qu'un peu de persévérance, pour le dédommager amplement de ses avances. On abandonne de même, si l'on trouve beaucoup d'eau. Dans les exploitations d'Excideuil , où on l'extrait , on n'emploie pas d'autres moyens que le seau même, qui sert alors, tantôt pour l'eau, tantôt pour la mine. Cette eau est quelquefois remplacée par une vase liquide, qui survient toutà-coup, et rend le travail très-pénible et même
dangereux. L'air est souvent mauvais dans ces travaux, et on est quelquefois obligé de faire du feu à l'entrée des puits, pour en rétablir la circulation. Nous venons de décrire les plus grands travaux; mais le plus souvent on exploite avec bien moins de frais encore, et presque sans
aucune dépense, du moins quant aux exca-
vations elles-mêmes. La plupart des exploitations du Nord et du Midi se font à ciel ouvert, au moyen de nombreuses fosses, qui ont au plus 3 à 4 mèt. de hauteur, sur 1 mèt. , 5 à 2 mèt. d'évasement. Ces extractions souvent reprises
et abandonnées, ne sont en activité qu'aux époques où les grands travaux de la culture n'occupent pas uniquement les habitans des campagnes voisines.
Les mines de Miremont , dans l'arrondissement de Sarlat , à peu de distance du Eugne, autrefois assez importantes, ont perdu presque toute leur activité, depuis la cessation des travaux de plusieurs usines qui en consommaient les produits. On y voit des puits qui ont jusqu'à