Journal des Mines (1815, volume 38)
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SUR LE MOUVEMENT SPONTANE.
de petits fragmens de ecette singulière substance , mis sur l'eau , 1 prennent un mouvement très-vif. Ayant-cru remarquer de plus, que l'immersion d'un fil de fer dans l'eau détruisait
cet effet, tandis que celle d'un morceau de soufre ou de verre ne le détruisait pas; il soupçonne que l'électricité jouait un rôle dans ce
phénomène. L'influence de l'électricité sur le camphre se manifeste au reste d'une manière très- frappante dans l'expérience suivante. Si l'on place
sur le conducteur principal d'une machine électrique un morceau de cette substance, qu'on
l'allume et qu'on le laisse brûler pendant quelque tems , qu'on Péteigne et qu'on mette la machine en action, la surface du camphre se couvrira de petits filets saillans , qui se dissiperont dans l'air, si la machine continue à aller, mais qui resteront quelque tems si on l'arrête. Le 26 février dernier, parcourant les Lords du ruisseau qui coule en -au pied du Puy de Cronel (i) , je jetai sur sa surface, dans endroit où elle était à peu près Stagnante,unquelques fragmens de camphre. Ils ,prirent un mouvement très-vif, et l'ombre portée de chacun de ces fragmens , sur le sable fin et micacé qui formait lé fond du ruisseau, m'offrit, outre le point noir qui correspondait au fragment, une ombre légère, qui suivait la particule de camphre, et lui formait une espèce de queue contournée en un arc, qui faisait partie du cercle que cette particule décrivait. Cette ombre, que j'ai constamment observée dans toutes les ex£i) Monticule près de Clermont-Ferrand.
DE CORPS PLOTTANS,
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périences semblables que j'ai faites, est manifestement le résultat d'une émanation du cam-
phre , qui détermine par son action sur le fluide
ambiant, les mouvemens qui ont été décrits ci-dessus. Cette émanation se "manifeste encore mieux par l'expérien ce suivante, que j'ai faite le 20 mars sur les eaux du lac d'Aide. Je réunis par le mi-
lieu, à l'aide d'un noeud commun., trois bouts de fil d'argent extrêmement fin , et je les disposai à peu près comme les raybris d'une roue ; ensuite, je plaçai à l'extrémité de chacun d'eux, une petite boule de cire blanche d'environ cinq millimètres de diamètre, et j'incrustai dans les faces semblablement disposées , relativement
au rayon correspondant de chacune de ces boules, un fragment de camphre. Ce système de corps, placé horizontalement sur les eaux du lac, prit un mouvement de rotation ,dans le
sens opposé aux morceaux de camphre. Dans ces expériences, les fragmens de camphre se vaporisent, puisqu'ils disparaissent entièrement au bout. de très-peu de tems : mais on. se tromperait fort, si l'on croyait que cette vaporisation n'est que celle naturelle à cette su bstance , dont l'existence serait seulement rendue sensible par la présence de l'eau : car .un morceau de camphre en forme de prisme triangulaire , maintenu verticalement., de manière qu'il plongeait en partie clans l'eau d'un bassin m'offrit, au bout de très-peu de teins, un sillon horizontal, profond de plus d'un millimètre qui correspondait à la surface de l'eau. Il paraît donc que le camphre trouve, à la surface de ce liquide , un fluide subtil qui communique à