Journal des Mines (1815, volume 38)
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B ATIMENT M
Dans les endroits où les boéds des deux connus SC trouvaient en opposition, comme, par exemple , à l'entrée de la passe., les vagues étaient fort hautes, et se choquaient dans toutes les directions. Nous étions tenus de suivre ce courant. étroit , qui nous procurait la seule chance de traverser la baie de Saint-Bride sans être obligés
d'attendre une autre marée. Le temps avait smauvaise apparence, et l'abri qu'on peut trouver dans la passe de Ramsay est très-précaire. La turbulence des vagues, lorsque nous leur .finnes livrés , .était vraiment alarmante ; nous
nous trouvions souven t si bas entre deux vagues, qu'elles nous dérobaient la Vue de la, côte, quoi-
que trêsselevée ; mais le bâtiment faisait route art :travers de tous ces obstacles, de la manière la plus leste': Une petite flotte de bâtimens marchands quitta la passe, et essaya de nous suivre; mais , dans la seule traversée de la baie nous les devançâmes tons hull doen , qu'à la distance où nous étions , on ne voyait
plus que leur voilure , tout le corps du bâtiment etant caché par l'effet de la courbure de la mer. De l'autre côté de la baie de Saint - Bride,
on trouve, entre des rochers, un vilain et étroit passage, appelé-Jack Sound. . Le pilote nous avertit du danger qu'il y avait à tenter de le franchir , autrement qu'a mer haute , et par nn bon vent; il y avait là, disait-il , un remon et des ton mens qui saisiraient le bâtiment et le Porteraient sur les rochers à fleur d'eau. Le capitaine Dodd , qui connaissait la puissance de ses roues , insista pour aller en avant ; ce qui nous épargnait cinq heures, et probablement
PAR usps mAciru\sE A VAPEUR.
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une nuit de plus à-la mer. Le pilote réitéra ses' remontrances , et il tremblait de frayeur ; mais' nous traversâmes tous ces tourbillons , rondement, et sans apparence de danger. Bien de plus
effrayant cependant, que l'aspect de ces rocs et sur-tout de ceux (pfon appelle i'Lyilqueet ses Clercs , et qui sont entourés d'autres formant
autant, de petites îles ; tous sont de couleur noire ; la mer venait les frapper en vagues creuses, qui résonnaient de toutes parts; ajou-
tez que le tems était obscur., et vous aurez quelque idée du spectacle. On croit qu'il se
perd annuellement, dans ces parages, un nombre de vaisseaux, à qui la brume cache cette côte dangereuse. Notre situation là, à l'entrée
de la nuit, sur un bâtiment qui n'aurait eu d'autre ressource que celle du vent pour en. sortir, aurait été fort périlleuse; mais nos puissantes et infatigables roues nous tirèrent bien-
tôt de ce danger, et nous amenèrent sains et
saufs dans la rade de Milford. En approchant de [avilie, nous rencontrâmes
le paquebot du roi qui sortait du port, chargé des dépêches pour Waterford , et tontes voiles au vent. Nous l'avions dépassé d'environ un quart de mille, lorsquesle capitaine Dodd eut la pensée de lui remettre quelques lettres par lesquelles nous informerions nos amis, et surtout le bureau des postes , qui pensait déjà à se prévaloir du bateau à vapeur pour le :transport des dépêches, de notre arrivée à Milford. On vira de bord, et dans peu de minutes nous at-
teignîmes le paquebot, et nous en fîmes le tour. Nous écrivîmes quelques mots eu navigant côte à côte avec lui ; puis, après les avoir remis au.