Journal des Mines (1815, volume 38)
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266 ESSAI GI4iGNOSTIQUE Un homme, don é d'un génie aussi é minemment
observateur que philosophique, et placé dans le pays le plus intéressant et le plus varié, qu'il a étudié sans relâche, a fait connaître l'art d'examiner la nature et le mode de gisement des terrains, et de coordonner les observations, de ma.nkre à pouvoir en tirer des conséquences à peu près certaines, sur l'ancienneté relative des differen tes roches. Cct homme a fait aussi des hypothèses et des théories , plus ou moins ingénieuses ,,qui passeront sans doute avec les autres systèmes; mais l'art d'observer ne passera pas, et les principes de cet art , répandus de plus en plus par les nom breuX élèves de M. Werner, suffiront pour attacher à son nom une célébrité qui durera autant que la science dont il a tracé la route. Un second pas a été fait 'dans l'étude de la géognosie, et il est dû, en grande partie, à des savans français. On a commence à examiner, avec un soin tout nouveau , les vestiges des corps
organisés renfermés dans les couches des terrains appelés secondaires, et à comparer scrupuleusement ces débris d'êtres anciens avec les êtres qui existent aujourd'hui, soit à la surface de la terre, soit dans les eaux douces ou salées; on a ainsi posé les fondemens d'un nouvel ordre d'observations, appuyés sur des données exactes, et les résultats partiels qu'on en a déjà obtenus, font concevoir l'espérance de résultats généraux d'un grand intérêt pour la science. Une science ne inc paraît mériter réellement ce nom , que lorsqu'elle nous présente un ensemble de 'connaissances positives. Il serait peutêtre exact de dire, que toute la géognosie vériL
SUR L'ERZGEBIRGE.
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table se réduit aujourd'hui aux principes d'observations ,-dont M.. Werner et les savans français dont je viens de parler out posé les bases. Mais l'application de ces principes a lieu main-: tenant avec zèle dans toute l'Europe. Elle donne lieu à de nombreux travaux partiels, tous dirigés dans le même esprit ; et ces travaux ébranlent ou renversent , chaque jour, quelques-unes des opinions générales les plus universellement adoptées jusqu'ici, et regardées comme les plus certaines. Ne nous hâtons pas de leur en sub-
stituer d'autres qui , fondées encore sur un trop petit nombre de faits , seraient probablement tout aussi peu solides que les premières. Observons et décrivons les terrains d'un grand nombre de contrées diverses , et rassemblons beaucoup de faits constatés, avant de vouloir
en déduire des principes généraux. J'ai cru devoir exposer ces considérations préliminaires, pour justifier, en quelque sorte, la sécheresse de l'essai géognostique suivant. Rien n'est, en effet, plus aride qu'une semblable description. Elle le devient surtout , lorsqu'on veut rapporter toutes les observations locales qui ont été nécessaires pour donner aux faits le degré de certitude dont ils sont susceptisbles. C'est ainsi que sont écrits , depuis peu , plusieurs ouvraoes géognostiques allemands, regardés, avec raison, comme d'excellens maté., riaux pour la science , mais presque illisibles pour toutes les personnes qui ne font pas une.
étude spéciale de la g,éog,nosie. Le peu de teins
que j'ai passé dans l'Erzgebirge , ne m'a pas permis d'entrer partout, dans ces détails multipliés d'observations : les secours que j'ai eus