Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1874, série 7, volume 6)

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LES MINERAIS D'ARGENT

NOTICE SUR

LES GISEMENTS DES MINERAIS D'ARGENT LEUR EXPLOITATION ET LEUR TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE

AUX ÉTATSUNIS Par M. P. L. BURTHE, ancien élève de l'École des mines.

113EUXIÊNIE PARTIE. MÉTALLURGIE.

Historique. -Quand on découvrit le Comstock en.185g, on ne connaissait aux États-Unis ni les minerais d'argent, ni les méthodes de traitement qui leur sont applicables. Le nouveau minerai étant riche en or, on le traita comme on traitait en Californie le quartz aurifère, par l'amalgamation directe ; les résultats furent désastreux. D'une tonne de minerai valant 2.840 francs, on tirait de 5oo à 400 francs En 186o, avec ou plutôt malgré un pareil mode de traitement, les exploitations du Comstock produisirent une somme de 470. 000 francs ; cette valeur produite correspondait, d'après les essais, à une valeur perdue d'environ 2 millions de francs. On sentait le mal ; mais on n'avait pas le temps d'y remédier : il fallait absolument produire pour donner confiance aux actionnaires des mines. A la fin de 1862 on adopta le procédé mexicain du patio, et la production s'éleva à plus de 5o millions de francs. L'étonnement qu'excita cet accroissement prodigieux était très-

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naturel. On .l'attribua généralement aux développements des travaux de mines et à la richesse du filon, mais la nouvelle méthode de traitement contribua pour beaucoup à. cet heureux événement. Elle dut bientôt elle-même être mise de côté : elle était trop lente pour l'activité américaine ; elle coûtait trop cher, environ 150 francs par tonne traitée, non compris les frais généraux et les pertes ; enfin le climat rigoureux du Nevada n'était pas favorable aux réactions qu'elle met en jeu. Le procédé de Freyherg la remplaça en 1865 ; il permettait de traiter une tonne de minerai pour 115 francs, y compris les frais généraux ; on perdait au minimum 15,5 p. ioo de la valeur constatée à l'essai, mais comme les mineurs payaient 255,5o par tonne pour frais de traitement, les bénéfices des usines étaient respectables. Des raisons d'économie et une diminution sensible dans la richesse des minerais firent abandonner promptement ce procédé pour celui qui est connu sous le nom de procédé des pans, et qui n'a pas tardé à devenir d'un usage général. Si, au point de vue de la quantité de métaux précieux qu'il permet d'extraire d'un minerai, il est inférieur au procédé de Freyberg, il a sur ce dernier l'avantage de se prêter à une marche rapide et à l'exploitation de minerais à basse teneur. Depuis son adoption, il a subi un certain nombre de modifications portant bien plus sur la forme des appareils que sur le fond même du traitement. En 1862 survint la découverte des sulfo-arséniures et sulfo antimoniures d'Austin. De même que les mineurs du Comstock avaient appliqué aux sulfures d'argent le traitement suivi en Californie pour le quartz aurifère, de même, à Austin, on appliqua aux nouveaux minerais la méthode appliquée aux minerais du Comstock. L'insuccès conduisit bientôt à introduire un grillage et une chloruration préalables; et c'est sur les appareils servant à ces opérations préparatoires que s'est exercée depuis l'imagination des inventeurs.