Annales des Mines (1874, série 7, volume 6)
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PRODUCTION. DE FER A FIN GRAIN.
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FABRICATION DE FONTES MANGANÉSÉES,
CHAPITRE II. FABRICATION DES FERS A GRAIN FIN.
Les fontes dont je viens de décrire la fabrication servent
à la production de fers de qualité supérieure, dits fers à fin grain. On les emploie à des usages spéciaux tels que tréfilerie fine, tôles minces, essieux et bandages pour chemin de fer. Il y a différentes qualités de ces fers à fin grain. A l'usine de Grivegnée on les classe sous quatre numéros, plus un cinquième dit extra ou acier. Je vais d'abord décrire les appareils, puis la fabrication avec ses résultats. § I.
Appareils.
Les fours à puddler sont des fours ordinaires, à une sole à l'usine de Grivegnée, à deux soles à l'usine d'Ougrée-La. marche. La sole est portée sur des plaques en fonte refroidies par un courant d'air. Elle est composée de riblons et de battitures. On la refait tous les lundis matins. Les trous sont bouchés avec des riblons ; on met une couche de battitures, puis on saupoudre le tout d'un peu de sable, pour donner à la matière une fusibilité suffisante qui lui permette de s'agglomérer. Le garnissage extérieur est fait avec les minerais oligistes des environs de Namur, dont j'ai donné l'analyse dans la première partie. On choisit les variétés les moins argileuses. On répare ce garnissage après chaque opération. Pour cela on remet des morceaux de minerai aux places où il en manque, et l'on rejette, par-dessus au moyen d'un ringard, la scorie fondue qui est restée dans le four.
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La chaleur perdue de ces fours est utilisée pour chauffer des chaudières horizontales placées à la suite. A Grivegnée il y en a une pour deux fours, et à Ougrée une pour deux, trois ou quatre fours. Le martelage des loupes se fait toujours, pour les fers de qualité supérieure, au moyen de marteaux-pilons. Pour les autres fers on emploie, à Grivegnée, des presses à mâchoires. Dans cette usine les marteaux pour loupes pèsent 2t, 5. Ils sont conduits par deux équipes d'ouvriers qui manoeuvrent également le marteau de réchauffage ; le dernier pèse 4 tonnes. Pour un groupe de vingt-quatre fours, il y a deux marteaux-pilons et deux presses. Les laminoirs ébaucheurs comprennent deux cages.
L'une porte des cylindres à cannelures ogives ; l'autre à cannelures emboîtantes. §
Charges.
Les charges se composent de fontes manganésées mêlées avec des fontes blanches pour fer fort. Les fontes manganésées sont celles dont j'ai décrit précédemment la fabricaLes fontes pour fer fort sont produites avec des tion.
minerais un peu plus purs et une allure un peu plus
chaude que les fontes d'affinage ordinaires. Elles tiennent généralement moins de i p. 100 de phosphore. On mélange ces deux variétés de fonte pour former les charges de puddlage; quelquefois on traite isolément des fontes manganésées, mais alors leur teneur en manganèse ne doit pas dépasser 5 p. ico. Sans cela il serait impossible d'obtenir un affinage complet.
Voici les poids et la Composition des charges dans les usines que j'ai visitées. A Grivegnée, les charges en fontes manganésées sont de 200 kilog., tandis que les charges en fonte d'affinage sont de 22o kilog. A Ougrée les charges sont toujours de 225 ldlog.