Annales des Mines (1874, série 7, volume 6)
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ENQUÊTE SUR L'ÉTAT
nonce la prochaine mise en activité des mines de Thivencelles et de Saint-Aybert, pour lesquelles la compagnie de Fresnes-Midi avait poussé les sacrifices jusqu'aux dernières limites du possible. La reprise de ces trois concessions sera due, d'un côté, aux bénéfices réalisés par les exploitants pendant la dernière crise; d'un autre côté, à l'invention de nouveaux procédés de fonçage permettant de triompher des terrains aquifères. Quant à la concession de Crespin, le propriétaire trouverait, dit-on, facilement un aquéreur, et une mise en demeure prononcée par l'administration serait opportune pour activer cette négociation. Malheureusement ces quatre mines sont situées dans la zone des charbons maigres et, de plus, dans la partie la plus bouleversée du bassin, en sorte que, le jour où elles seront sur le même pied que les mines voisines, en admettant que cela soit possible, elles n'augmenteront la production du Norïl que de tout au plus hoo ou 5oo quintaux par hectare. Dans le Gard, la concession de Montalet (i. 312 hectares), presque
impossible à atteindre par elle-même, sera bientôt mise en valeur à l'aide de la concession limitrophe de Salles, où les travaux seront menés très-activement. Il est permis d'espérer de ce chef une extraction d'environ 1.000 quintaux par hectare. Mais la concession des Mages, récemment instituée dans le même
département et occupant 2.794 hectares, paraît présenter des difficultés insurmontables dans l'état actuel de l'art du mineur. Plusieurs mines de lignite du bassin d'Aix, dans les Bouches-du-
Rhône, sont rendues improductives à cause de l'affluence des eaux. On pratique actuellement une galerie d'écoulement destinée à assécher le bassin et qui permettra de remettre en valeur plus de 1.200 hectares de terrain concédé. La mine de houille de Lamothe (656 hectares),-dans le bassin de Brassac, a été abandonnée à la suite de dépenses considérables demeurées infructueuses; mais la société est en voie de reconstitution. Il en est de même pour les mines de Fondary (L18 hectares) et cl'Armoix (A t8 hectares). Dans le bassin d'Épi nac, les concessions de Sully ( .758 hectares)
et de Pauvray (i .0!48 hectares) ne pourraient être exploitées que moyennant des travaux très-dispendieux exécutés pour aller rechercher à de grandes profondeurs la couche d'Épinac. Dans l'état actuel des choses, il ne paraît pas que ces travaux puissent être entrepris avec fruit. Dans l'Allier, la mine de Montcombroux (657 hectares) a vu échouer complétement ses derniers travaux. Il en est de même de
DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE EN FRANGE.
279 deux concessions d'anthracite de la Maurienne-, de la petite mine de houille de Ladevéze (124 hectares), dans l'Aveyron ; de celle de Chadernac (480 hectares), dans la Haute-Loire ; de deux mines de lignite de l'Aveyron (1.3oo hectares) ; de six autres mines de lignite du Minervois (Hérault), embrassant plus de 6mo° hectares et dont on affirme que la reprise ne pourrait donner que des résultats insignifiants.
En résumé, dans cette catégorie, on ne peut guère compter comme susceptibles de reprise que les huit concessions de houille du Nord, du Gard et de Brassac, qui pourraient, une fois mises en pleine exploitation, produire annuellement un maximum de s
3 millions de quintaux. En outre, l'assèchement des mines de lignite d'Aix pourrait augmenter le produit de ce bassin d'environ 60o.000 quintaux. Tout le reste doit être considéré comme sacrifié Concessions ssions inexploitées faute de moyens de transport.
Une
catégorie importante, au point de vue du développement de la production, est celle des concessions inexploitées faute de moyens de transport. Elle comprend 10 concessions de houille et 7 concessions de lignite. Ce sont, pour la houille La mine de Deneuille (798 hectares), dans le bassin de Buxière (Allier); celle de Fréjus (1.756 hectares), dans le Var; celles de la Burande (647 hectares) et de Puy-Saint-Galmier (394 hectares), dans le bassin de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme) ; celles de Trévezel (79 hectares) et Laviquière (i55 hectares), dans le Gard ; enfin et surtout les quatre concessions du bassin de Champagnac (Cantal), comprenant ensemble 1.286 hectares et dont la mise en exploitation est uniquement subordonnée à l'ouverture du chemin de fer de Clermont à Tulle, avec embranchement d'Eygurande à Vendes.
Le jour où cette ligne sera livrée à la circulation, rien ne sera plus facile que de porter, en une année, l'extraction de Champagnac à i million de quintaux. Pour le lignite, il y a lieu de citer les concessions de Fontienne et de Bois-du-Roi (55 hectares), dans les Basses-Alpes; quatre concessions (1.117 hectares) du bassin d'Entrevernes (Haute-Savoie) et la mine de Cesseras (652 hectares), dans le Minervois.
Enfin on pourrait ajouter à cette énumération la plupart des mines d'anthracite de la Savoie. Mais ces chiffres ne donnent encore qu'une très-faible idée de la gêne imposée à la production française par l'absence de moyens de transport au voisinage de certains bassins.