Annales des Mines (1874, série 7, volume 6)
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ENQUÊTE SUR L'ÉTAT
l'hectare. Mais, clans la moyenne du bassin, ce rendement est fortement amoindri, surtout par les chiffres relatifs à Aniche, à l'Escarpelle et à Fresnes. Il est remarquable que la compagnie qui fournit le rendement le plus élevé, celle de Vicoigne, est aussi celle qui exploite le plus petit périmètre. Ce résultat mérite d'être rapproché de celui qu'on observe en Belgique, où le rendement de 1.750 quintaux à l'hectare est obtenu avec des concessions dont la moyenne est peu supérieure à. 500 hectares, tandis que les concessions d'Anzin et d'Aniche en ont chacune près de i2.000. Sans doute, il ne saurait être question de contester un moulent les droits acquis par les compagnies sur les périmètres qui leur ont été concédés ; mais il sera permis de faire observer qu'à ne considérer
que l'activité de la production et laissant de côté les raisons qui peuvent militer en faveur des compagnies puissantes, l'État eût peut-être été mieux inspiré si, dès l'origine, il avait plus étroitement limité les périmètres des concessions. La mise en valeur d'une étendue, qui dépasse 10.000 hectares est chose extrêmement difficile, et il arrive souvent qu'après bien des années, il reste encore, dans un pareil périmètre, des parties qui ne sont même pas explorées.
En revanche, cet état de choses laisse à l'avenir une marche considérable et permet d'espérer un large accroissement de production, au fur et à mesure du développement des travaux. Ce développement est, du reste, subordonné à l'augmentation de la population ouvrière, pour laquelle il est juste de reconnaître que les compagnies du Nord ont fait les plus louables efforts. Nous aurons à revenir plus tard sur ce point de vue; pour le moment, conten-
tons-nous de constater que le bassin du Nord ne peut pas encore être considéré comme en plein rapport et que la production peut s'y accroître beaucoup, tant par la mise en valeur des concessions inexploitées que par un redoublement d'activité imprimé aux exploitations existantes. La réalisation de ces espérances aura, du reste, été facilitée par la dernière crise, qui, dans la seule compagnie d'Anzin, a provoqué l'établissement d'un nouveau et double siége d'exploitation dont le devis est estimé à 5 millions. Passons maintenant au bassin du Pas-de-Calais et donnons les principaux chiffres qui le caractérisent.
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DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE EN FRANCE.
ment de la concession d'Anzin, dont le périmètre considérable, riche en houilles grasses, fournit un peu plus de 1.000 quintaux à
CONCESSIONS EXPLOITÉES.
Ensemble du bassin Concession de Ferfay. de Liévin .
de Lens. de Courrières. Maries, de 13ruay de Noeux d'Auchy.
ÉTENDUE
RENDEMENT
en hectares.
l'hectare. quintaux.
50.255
540
928 761
1.665 1.550
6.329
b85 635 659 497 464 155
5.317 2.990 3.809 7.969 1:363
La concession d'Auchy. située dans des conditions très-difficiles et exceptionnelles relativement au reste du bassin, étant mise à part, il ressort de ce tableau que, pour le Pas-de-Calais comme pour le Nord, les plus petites concessions sont les plus productives. Ainsi, Ferfay et Liévin, dont chacune a moins de 1.000 hectares, donnent un rendement triple de la moyenne du bassin et sensiblement supérieur au rendement le plus élevé du Nord. Nous avons vu précédemment que le rendement du Pas-de-Calais, de 1872 à 1875, s'était élevé de 540 à 594. Bien qu'il y ait eu ralentissement sensible dans le premier trimestre de 18711, il n'est pas
douteux que ce rendement ne continue à s'accroître notablement par la suite. En effet, sous l'impulsion de la dernière crise, dix fosses nouvelles, dont trois composées de deux puits, ont été commencées dans le Pas-de-Calais. Si l'on songe que ce bassin renferme quarante puits en activité, en supposant que les treize puits nouveaux donnent un rendement égal aux précédents, l'extraction du bassin pourrait être, en peu de temps, augmentée d'un tiers, sans préjudice de l'accroissement normal dans les puits existants. Donc on peut dire que le Pas-de-Calais, plus encore que le Nord, promet, pour l'avenir, une augmentation sensible de la production française.
Poursuivons cet examen par l'étude des bassins de la Loire.