Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1874, série 7, volume 6)

REVUE DE GÉOLOGIE. 598 proche les rivages d'un bassin. Il plaide ens'bite, en paléontologie, la thèse de la continuité des formes et de l'influence des circonstances locales, et termine par une discussion des lois d'H ffl c kel

et de Pictet. M. Barr a nde (") a établi une comparaison entre la faune paléozoïque et celle de la période tertiaire. Cette comparaison est résumée dans un tableau qui donne, pour chacune des classes du règne animal, le nombre des espèces reconnues dans les grands

étages de ces diverses formations. Ainsi l'on voit que les crustacés, représentés dans le silurien par plus de 1.900 espèces, n'ont plus, dans le tertiaire tout entier, que 18o représentants. Les céphalopodes, au nombre de i.6ee dans le silurien, de 664 dans le dévonien et de 271 dans le carbonifère, n'ont plus dans le tertiaire que 7o espèces. En revanche, contre J..516 espèces de gastéropodes siluriens, on en compte 5.600 dans l'éocène et 5.2.0 dans le néogène, et au lieu de Lia poissons siluriens et 27S dévoniens, on en trouve 500 dans le tertiaire. Les insectes, absents dans les terrains inférieurs au carbonifère, offrent 5oo espèces éocènes et 'mon néogènes.

Des Éléments de géologie et de paléontologie ont été publiés par M. Ch. Go ntej e a n (2). L'auteur divise son ouvrage en quatre parties : la première, qui est essentiellement astronomique, donne une description générale de l'univers et les rapports de la terre avec les autres astres; la deuxième comprend la description physique de la terre; la troisième, qui a reçu de grands développements, traite plus spécialement des phénomènes actuels; enfin la quatrième est consacrée à un résumé de nos connaissances sur l'ensemble des terrains. Gitons spécialement ici quelques considérations très-justes dans lesquelles M. Ch. Contej eau indique la part qui, dans la classification des terrains, doit être attribuée au caractère stratigraphique, minéralogique et paléontologique. Quelle doit être, dit M. Co ntej eau, la base des divisions, ou, en d'autres termes, de la classification des terrains de sédiment? Après bien des tâtonnements, on donne aujourd'hui la préférence à la paléontologie. Une classification rationnelle ne pourrait, en effet, reposer sur la nature minéralogique des assises, puisque leurs matériaux constitutifs alternent de la manière la plus capri(I) Syst. silurien ; Recherches paléontol., suppl. au vol. 1, Prague et Paris, W,2, (2) Éléments de géologie et de paléontologie, 1574, p. 459.

PRÉLIMINAIRES.

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dense, et qu'on trouve à tous les niveaux de la série des sables, des

grès, des argiles, des calcaires. L'intercalation fréquente des terrains d'eau douce dans les terrains marins constitue le plus souvent des accidents locaux et en quelque sorte fortuits, et ne peut être prise en considération. Un instant on a pensé tirer un grand parti .de la stratigraphie; mais depuis qu'il est bien reconnu que les mouvements du sol se sont manifestés pour ainsi dire à chaque moment, tantôt ici, tantôt là; depuis qu'on sait qu'ils ont eu lieu sans que la vie ait été interrompue, et que les catastrophes 'nar-

guées par l'anéantissement absolu de la population du globe, et suivies d'une rénovation complète, n'ont guère existé que dans l'imagination des théoriciens, force n été de renoncer à cette illusion. Si, dans une certaine partie de la terre, un changement de faune coïncide avec un mouvement du sol, il y a lieu de s'en applaudir; mais on ne saurait établir une classification sur des indices aussi fragiles. Souvent, en effet, des discordances viennent

Interrompre des assises appartenant évidemment à un même ensemble, et que, par conséquent, on n'a aucune raison de sépars pera.

élimination, la paléontologie reste donc maîtresse du terrain. Ce serait pourtant une grande erreur de croire à son infaillibilité. Les mêmes espèces fossiles n'ont pas commencé et ne

se sont pas éteintes partout en même temps ; leur ordre de succession paraît même différer dans des contrées éloignées; et quelquefois des faunes contemporaines sont tellement disparates, qu'il est extrêmement difficile d'en établir la simultanéité. Au lieu de se trouver cantonnées dans des assises d'où elles n'étaient autrefois autorisées à sortir qu'à la condition de changer de nom, les espèces fossiles se croisent et se mêlent de mille manières dans le sens vertical. Si, en tel endroit, une faune se termine à un certain niveau, un grand nombre de ses espèces s'élèvent davantage plus loin et se mêlent aux fossiles de la zone subséquente, inconnus dans la première localité. Ce n'est donc qu'avec beaucoup de précautions qu'on peut faire usage des fossiles pour établir les grandes divisions des terrains; les résultats n'ont rien d'absolu, et l'on n'arrivera sans doute jamais à une classification applicable, sans modifications profondes, à toutes les parties de la terre. Néan-

moins, comme les espèces fossiles sont innombrables, qu'elles existent partout et qu'elles se sont remplacées un très-grand nombre de fois, chacune d'elles fournit, en somme, une bonne caractéristique de l'époque où elle vivait, et, jusqu'à présent, on ne connaît aucun moyen plus exact et plus commode d'établir la chro-