Annales des Mines (1875, série 7, volume 7)
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AU MOYEN DE L'EAU SOUS PRESSION.
TRANSMISSION ET DISTRIBUTION DES FORCES MOTRICES
diminuant à mesure que D augmente, et varie en outre avec la nature plus ou moins rugueuse de la surface interne de la conduite.
Darcy a vérifié dans ses expériences l'exactitude de la loi admise dans les calculs qui conduisent à l'équation ci-dessus à savoir que le frottement est indépendant de la pression. Mais ses expériences n'ont porté que sur des pressions de 4 atmosphères au plus (*); c'est donc seulement dans ces limites que l'exactitude de cette loi peut être affirmée. Au delà le cloute est permis, et c'est
à l'expérience seule qu'il appartient de le faire cesser. Or les expériences faites sur la conduite forcée des docks de Marseille sont au contraire de nature à le confirmer (**), Cette conduite, du .calibre uniforme de om, 127, et soumise à une pression initiale de 52 atmosphères, était subdivisée en trois tronçons qui ont été expérimentés séparément. Les pertes de charge observées ont été sensiblement plus fortes que celles qu'indique la formule de Darcy. Ainsi le tronçon moyen, long de 520 mètres, celui qui mérite le plus d'être pris en considération parce qu'il ne présente pas de coudes, a donné des résultats qui sont consignés dans le tableau suivant, en regard des pertes de charge D-4 b' u calculées
en assignant à b' les valeurs admises par Darcy pour les tuyaux vieux et les tuyaux neufs (***)
.
(*) Voir Mémoires des savants étrangers, t. XV. Cl' Voir la Note sur les appareils, etc., p. 173 et suiv. (*k*) Darcy donne pour b' la valeur 0,0002535 ± 0,00000647 s'il
s'agit de tuyaux neufs en fonte, et conseille de la doubler s'il s'agit de tuyaux vieux.
VALEURS
do la vitesse u.
PERTES DE CHARGE
par mètre courant observées.
1,00
métres. 0,015 0,025 0,037 0,055
1,25 1,50 1,75 2,00 2,25 2,50
0,073 0,080 0,102 0,117 0,140
mètres. 0,25 0,50 0,75
0,061
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PERTES DE CHARGE
par mètre courant calculées. Tuyaux vieux.
Tuyaux neufs.
métres. 0,0012 0,0048 0,0108 0,0192 0,0300 0,0432 0,0588 0,0768 0,0972 0,1200
mètres. 0,0006 0,0024 0,0054 0,0096 0,0150 0,0216 0,0294 0,0384 0,0486 0,0600
Comme les expériences ont eu lieu dans les premiers temps de l'installation des docks, et que les tuyaux employés avaient évidemment été fondus avec au moins autant de soin que les tuyaux ordinaires du commerce, c'est avec
les pertes de charge calculées pour la fonte neuve qu'il convient de comparer les pertes observées. Or en voit que celles-ci sont sensiblement plus fortes. De plus, la loi de leur variation n'est pas celle que la théorie admet : si on la représente par une ligne dont les points ont pour abscisses les vitesses u et pour ordonnée les pertes de charge observées, cette ligne n'affecte point la forme d'une parabole tangente à l'axe des abscisses au point correspondant à u o. Tout en ayant une légère concavité vers le haut, elle se rapproche beaucoup de la ligne droite et semble, par conséquent, indiquer la proportionnalité de la perte de charge, non avec le carré de la vitesse, mais avec sa première puissance.
Dans les expériences de Darcy, les pressions étaient me-
surées par des manomètres à air libre, soit à eau, soit à mercure. Dans celles des docks de Marseille, la grandeur des pressions empêchait d'adopter le même mesurage, soit directement, soit indirectement, c'est-à-dire par l'emploi d'autres manomètres qui auraient été gradués par comparaison avec le manomètre à air libre ; on a eu recours à