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Annales des Mines (1875, série 7, volume 7)

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vtTESSE D'INFLAMMATION

puie en bas sur la mèche et en haut sur l'ouverture évasée du cône métallique. Avec o',o9i les mêmes phénomènes se reproduisent,

mais le temps qui sépare deux quasi-extinctions de la flamme de la mèche devient plus court. Avec o', 10 de grisou, une flamme bleuâtre s'élève jusqu'à l'anneau de toile et tout s'éteint. Avec o',11.1, les oscillations de la flamme reprennent de nouveau ; leur période est très-courte, la flamme, même à son maximum, s'élève à peine d'une manière sensible. Il n'y a pas extinction. Avec o',125 la flamme se propage jusqu'à l'anneau de toile et il y a extinction complète. Pour expliquer ces phénomènes, il faut remarquer que dans l'intérieur du cylindre de verre deux courants inverses cheminent parallèlement ; un courant annulaire descendant amène l'air, un courant central ascendant conduit au dehors les produits de la combustion. Lorsque la proportion de grisou devient assez considérable pour que le gaz contenu dans le courant ascendant prenne feu, la plus

grande partie du courant descendant est dérivée vers le courant ascendant avant de parvenir jusqu'à la flamme de

la mèche dont l'éclat diminue beaucoup. La vitesse du courant d'air qui arrive jusqu'à la mèche se trouvant ainsi considérablement diminuée, la flamme remonte ce courant sur une certaine longueur jusqu'au point où la vitesse de l'air et la vitesse d'inflammation sont égales. La flamme de la mèche n'étant plus alimentée par de l'air frais, s'éteint. Mais la combustion du grisou à la partie inférieure du courant d'air augmente la vitesse de ce courant qui refoule la flamme et vient de nouveau alimenter la mèche. La même succession de phénomènes se produit ensuite indéfiniment dans le même ordre.

Cette explication est appuyée par un fait signalé dans mon rapport. Lorsqu'on entoure la flamme de la mèche

D'UN MÉLANGE D'AIR ET DE GRISOU.

379 très-lâche qui monte jusqu'à la base du d'un tissu métallique cône central, les deux courants de gaz ascendant et descendant sont, par ce faible obstacle, mieux séparés les uns des autres; la vitesse du courant d'air descendan t est augmentée. En même temps le tissu, quoique très-lâche, suffit à empêcher l'inflammation de se propager dans le courant des-

cendant. Aussi observe-t-on que les oscillations de la flamme sont supprimées. Seulement la flamme de la mèche diminue graduellement d'intensité, en même temps que s'accuse davantage le cône de flamme bleuâtre qui la surmonte (*).

Si nous revenons à la lampe Mueseler ordinaire, nous expliquerons aisément pourquoi l'extinction complète est obtenue avec une proportion de grisou de o', io. Il suffit en effet d'admettre qu'avec cette proportion la vitesse d'inflammation est telle que la flamme peut remonter jusqu'à l'anneau de toile. Il semble que, comme cela a lieu dans la lampe Davy, la flamme devrait alors se maintenir au-dessous de l'anneau. S'il en était ainsi, cette flamme serait refoulée sur la mèche et la rallumerait lorsque la lampe viendrait à être plongée dans un mélange possédant une vitesse d'inflammation moins considérable. C'est en eflet ce qui se passerait si le courant gazeux qui traverse la lampe Mueseler n'était dû (comme dans une mine aérée naturellement) à

une certaine distribution de température dans deux colonnes d'air parallèles. Lorsque la combustion, au lieu de se faire au-dessous du cône central, se fait au-dessous de l'anneau de toile, les conditions normales sont changées, le courant ordinaire ne se produit plus ou est inversé et toute combustion s'arrête. (*) Cette addition d'une toile métallique très-lâche autour de la flamme de la lampe Mueseler a d'autres avantages : elle permet d'augmenter jusqu'à 58° l'angle de la lampe avec la verticale. De plus, l'extinction ne se produit que lorsque la proportion du grisou est de o"1,125 pour t volume de mélange.