Annales des Mines (1875, série 7, volume 8)
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DU LAC SUPÉRIEUR.
MINERAIS DE FER
rieure (fig. 3 et 4, PI. II). Ces nervures les rendent plus solides; on prétend aussi que les roues ainsi faites réussissent mieux à la coulée, parce que la fonte, versée vers le centre, arrive plus vite à la .circonférence, et est animée d'un mouvement de rotation, dû à la forme courbe du moule de ces nervures. Ce mouvement de rotation empêcherait les impuretés, telles que les grains de sable, de se fixer à la surface. On fait des roues moins soignées sans nervures.
Les diamètres des roues sont les suivants : 53, 5o, 28, 26, 24 ponces ou, en millimètres, 838, 762, 711, 66o, 61o. On en fait aussi de très-petites, pour wagonnets de mine. Pour fabriquer ces roues on emploie 1/3 de vieilles roues
dans lesquelles la trempe (chill) est bien marquée (les roues de rebut, celles qui ont un plat, par exemple, ne peuvent plus servir que comme vieille fonte.), et 2/5 de fontes neuves, principalement du n° 3, auquel on ajoute selon les
cas des n" 1 et 2 pour avoir un métal plus malléable, ou du n° 4 ou même du n° 5 pour obtenir un métal plus aigre, plus trempant. Lorsque la fonte, fondue, est coulée dans la poche, avant de l'employer, on prend de petits lingots d'essai, coulés en coquille, et, s'il y a lieu, on modifie un peu la composition en ajoutant de petites masses de fontes convenables, qui se fondent dans le bain.
La fusion de la fonte se fait au cubilot. Les cubilots sont des cylindres de tôle garnis de briques, de om,75 de diamètre intérieur et 2r°,75 de hauteur, élevés au-dessus du sol sur des colonnes de fonte, et à fond mobile (en tôle recouverte de sable). On y brûle de l'anthracite de Pennsylvanie (56o kilog. pour fondre une tonne de fonte). On charge, pour faire une roue pesant 260 kilog., 510 kilog. de fonte, à cause des déchets. Les moules se composent m i° d'une partie circulaire en fonte, ayant le profil de la partie roulante avec le menton-
net. A sa partie inférieure, dette pièce porte une série de rayons en fer destinés à maintenir le sable ordinaire qui forme le moule de la partie intérieure de la roue, celle qui est munie de nervures; 2° Du moule de la partie creuse de la roue, fait avec un mélange de 9 parties de sable ordinaire, pris sur le bord du lac, et de 1 partie de farine. On emploie de la farine avariée qu'on achète à bas prix. Ce moule est étuvé ; il repose sur trois petites rondelles de fonte, posées sur le moule en sable inférieur, rondelles qui restent prises dans la roue; 5° Du moule du trou cylindrique central destiné à rece voir l'essieu, fait de même en sable étuvé et posant sur le moule inférieur ;
40 Du moule de la partie extérieure de la roue, fait en sable ordinaire dans un cadre en fer, à l'aide d'un modèle en bois. Ce moule repose sur trois rondelles en sable étuvé posées sur le moule du creux central (2°) de manière à laisser trois trous ronds dans la roue. On coule la fonte par trois ou quatre orifices près du centre. Dès qu'elle est solidifiée, on démoule, on porte avec une grue la roue encore rouge dans un puits en tôle et on la recouvre de sable fin bien sec. On empile dans ce puits les roues les unes sur les autres et on les y laisse refroidir très-doucement pendant quatre jours. Si l'on ne prend pas cette précaution, les roues se brisent très-aisément.
Le finissage consiste en un simple ébarbage. On ne tourne
pas la portée de calage de l'essieu à la fonderie. Les prix des matières premières sont les suivants Fonte neuve, prix variable; on prend pour base e Go la tonne (282 fr.); Vieilles roues, livrées par le chemin de fer de Marquette au prix de 4 5o à Lto la tonne (141 à 184 fr.) Anthracite, 4 12 à 15 la tonne (56',5o à 7o fr.). Il y a peu de rebuts dans la fabrication ; ce n'est guère qu'au début des campagnes qu'on en fait.