Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1875, série 7, volume 8)

REVUE DE GÉOLOGIE.

ROCHES.

elle est alors gris noirâtre et fait feu sous le marteau; on y distingue un peu de mica, du quartz enveloppant des gouttelettes microscopiques, du feldspath, des parties fibreuses, dichroïques, qui pourraient être de l'hornblende et des aiguilles d'apatite. D'un

il y a d'ailleurs dans ce phonolithe des traces de manganèse et d'acide phosphorique; mais on peut s'étonner que l'analyse n'y indique pas de magnésie, car on en trouve toujours dans cette roche et en proportion dosable.

568

autre côté, M. Güm b el qui, à différentes reprises, a fait l'étude de cette roche, assez difficile à définir, la regarde maintenant comme. un basalte anorthosé, ayant une pâte vitreuse. Bien que l'augite et le péridot ne s'y observent pas, M. G ii m bel y retrouve ce qu'il pense être les produits de leur décomposition, du fer oxydulé et un peu de chaux carbonatée, tandis qu'au microscope, il n'y voit pas

d'hornblende. Quant au quartz, M. Gfimbel est porté à croire qu'il proviendrait d'une imprégnation. La densité de cette roche est 2,57 et son analyse a donné à M. F ric kh in ger SiO,

P08

I

Al203

Fe203

FeO

1,21

,

12,36

3,66

0,90

I

CaO

51g0

KO

Na0

11.0

Somme.

4,82

3,84

4,19

2,70

3,92

100,28

I

I62,68

Remarquons que cette lave du Wenneberg, exam'née déjà par MM. Sch af h aü tl et 11 ô the (t), serait bien pauvre en fer et bien riche en silice pour un basalte ; en outre, elle contient plus de potasse que de soude. Ses caractères minéralogiques, et même chimiques, la rapprochent donc plutôt des roches trachytiques, et en particulier de la liparite, que des roches basaltiques. Du reste, la lave du Wenneberg est d'autant plus intéressante à étudier qu'elle provient du volcan auquel sont dus les tufs trachytiques qui s'observent dans le Ries et dans les environs (2). Ces tufs, exploités pour les constructions, sont très-puissants et trèsétendus ; ils renferment eux-mêmes des bombes volcaniques, ainsi que des fragments de limite.

Phoriolithe. WOLF ROCK.- M. Allp o r t (5) a examiné le phonolithe de Wolf Bock, près Land's End, dans le Cornouailles. Sa densité est de 2,54

et, dans sa pâte qui est grise, compacte, on distingue de petits cristaux de sanidine. Une analyse a donne les résultats suivants, à M. A. Phillips: SiOO

Al203

Fe203

FeO

CaO

KO

Na0

110

Somme.

56,46

22,29

2,70

0,97

1,47

2,81

1 / ,t 3

2,05

99,88

569

VELAY. - Divers phonolithes du Velay, provenant de localités comprises entre le Mezenc et la Madelaine, ont été étudiés par M. E in mons (i). A nu, ils présentent une masse compacte avec cristaux de sanidine et d'hornblende ; mais, au microscope, toute trace de subtance amorphe ou vitreuse disparaît. Les cristaux de sanidine paraissent alors plus ou moins décomposés sur leurs bords et souvent ils sont traversés par une multitude de fissures. De plus il y a de la néphéline, qui toutefois s'est montrée bien décomposée, dans tous les phonolithes examinés, en sorte que

sa forme cristalline pouvait rarement être reconnue. Le nosean (Nosite) est au contraire beaucoup moins décomposé, et, assez souvent, ses petits cristaux ont la forme du dodécaèdre. L'hornblende est abondante et en petites aiguilles qui sont bien caractérisées par leur dichroïsme. L'augite a été observé avec de l'hornblende dans le phonolithe du mont de la Madelaine. Le fer oxyclulé

est disséminé très-irrégulièrement et il peut même manquer empiétement. Le mica ferro-magnésien (Biotite), bien que rencontré dans quelques échantillons, est peu abondant et seulement en petites lamelles. En outre du sphène se montre dans le phono-

lithe du mont Miaune qui est un bon type de la roche; aussi M. Emm on s a-t-il déterminé la composition chimique de ce dernier phonolithe Densité.

Si0`2

A1,03

Fe2O3

CaO

11.1g0

KO

Na0

Perte au feu,

Somme.

2,597

58,51

19,66

3,43

1,53

0,31

4,71

10,01

1,00

99,19

WESTERWALD. - M. Emm on s décrit également des phonolithes

du Westerwald. Celui du Mahlberg, en particulier, présente une masse gris bleuâtre, sans cristaux visibles à l'oeil nu; mais au microscope, on y distingue de l'orthose sanidine, de l'hornblende, du fer oxydulé. Le nosean et la néphéline ne s'y voient pas, bien qu'on y remarque une substance brun jaunâtre, regardée par M. Etnmons comme un produit résultant de leur décomposition.

EIFEL. - Enfin M. Emmons a encore étudié une roche tra(t) Revue de géologie, IX, 58. (1) Revue de géologie, 111, 130.

(3) Jahresbericht der Chenue 1872, 1163.

(1) Neues Jahrbuch, 1875, 197.