Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1875, série 7, volume 8)

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REVUE DE GÉOLOGIE.

GÉOLOGIE AGRONOMIQUE.

annuel des arbres des forêts, lorsque, se développant dans des conditions identiques, ils se trouvent sur des formations géologiques différentes. Pour une rotation de ,20 années, il estime que la pro-

correspondent des récoltes très-dissemblables , car les terres

duction annuelle du bois, sur un hectare de diverses roches, est la suivante mèt. cub. 8,00 7,80 Granite. Schistes primitifs (Urthonscbiefer). 2,66 6,39 argileux. 4 54 Grès rouge (Rothliegende)

Gneiss.

mét. cub

Grès bigarré Muschelkalk.

Keuper argileux sableux. Sable meuble.

3,76 6,44 4,58 1,93 0,42

C'est sur les sols sableux, dépourvus d'argile, que la production du bois est de beaucoup la plus faible. Ces résultats montrent bien que la carte géologique d'un pays

fournit d'utiles notions sur son agriculture, et il serait à désirer que l'Administration des Forêts fît évaluer la production correspondante à chaque terrain dans les différentes régions de la France.

Il est à remarquer d'ailleurs que les données précédentes sont comparables, seulement lorsqu'on considère une même essence d'arbres soumise au même mode d'exploitation, toutes les autres conditions physiques, hydrologiques et climatologiques restent en outre les mêmes. Car, ainsi que l'a constaté IV. Clavé, le chêne s'accommode très-bien d'un sol argileux, tandis que le hêtre y languit ; par contre, ce dernier végète parfaitement dans les sols calcaires et peu profonds qui ne conviennent pas au chêne. Enfin, les pins sylvestres, et surtout les pins maritimes, poussent avec vigueur sur les sables les plus pauvres, tels que les sables moyens et supérieurs du Bassin parisien et les sables des dunes ou des landes de Gascogne; de plus ils transforment ces sables en une terre végétale assez riche pour qu'on puisse ensuite y cultiver des chênes.

Cartes agricoles. Différents systèmes ont été employés pour représenter, au moyen de cartes, la répartition des richesses agricoles d'un pays. Dans le système qu'il a suivi, âl. D e 1 ess e (I) s'est basé plus spécialement sur le revenu des terres, et il a cherché à en faire l'application à la France.

Si l'on veut connaître, par l'expérience, le revenu de la terre dans un pays, il devient nécessaire de déterminer, par des pesées ou par des mesures directes, les récoltes qui sont fournies, chaque (t) Btillelin de la Société de géographie, de 1874.

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année, par un hectare des différentes cultures; mais à ces cultures arables donnent des céréales et des plantes alimentaires ou industrielles, les vignes fournissent des vins, les prés des fourrages, les bois des produits qui servent au chauffage et aux constructions ;

aussi, pour parvenir à comparer ces récoltes entre elles, faut-il nécessairement les ramener à une commune mesure, c'est-à-dire estimer, en définitive, leur valeur en argent. En résumé, le revenu net rapporté par une terre donne sur sa valeur une notion beaucoup plus précise que ne pourrait le faire l'analyse chimique la plus complète, en sorte qu'il doit naturellement servir de base à l'établissement d'une carte agricole. C'est d'après ces principes que M. Del esse a exécuté la Carte agricole de la France. FRANCE. Les évaluations du revenu, pour les différentes cultures, ont été prises dans un important travail de statistique agricole, exécuté par l'Administration des Contributions Directes. Les nombreux agents de cette Administration, qui en ont été chargés, l'ont basé sur des enquêtes spéciales qui ont eu lieu dans chaque commune. De plus, les chiffres qu'ils ont trouvés dans ces premières enquêtes ont été soumis à plusieurs révisions et contrôlés, successivement, dans les chefs-lieux de canton, d'arrondissement et de département. Le soin apporté à leur détermination était d'autant plus grand que, d'après l'Assemblée nationale, ils devaient en-

suite servir de base à une répartition plus équitable de l'impôt foncier. Bien que les chiffres adoptés aient subi des variations très-notables depuis cette époque, et bien que, dans les détails, ils

paraissent être entachés d'inexactitude, ils méritent donc confiance; du reste, actuellement, on ne possède pas de données plus complètes sur le revenu territorial de la France. Chacune de ces cultures a d'abord été représentée par une couleur conventionnelle distincte ; puis elle a reçu des nuances

d'autant plus foncées qu'elle donnait un revenu plus considérable. Mai, pour graduer ces nuances méthodiquement, il fallait com-

mencer par tracer les courbes d'égal revenu. C'est ce que l'on a fait en étudiant les chiffres du revenu, et en tenant compte à la fois de, la forme présentée par le canton et du tracé de ses limites. En outre, on a eu égard à l'altitude et à la composition minéralogique de la terre, qui exercent une influence si grande sur sa fertilité et, par suite, sur son revenu.