Annales des Mines (1875, série 7, volume 8)
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MODIFICATIONS DES ROCHES.
REVUE DE GÉOLOGIE.
provient sans doute de dépôts qui ont été formés par des eaux contenant du gaz sulfhydrique : quant au gypse, il paraît provenir de la décomposition du calcaire; il résulterait donc d'un métamorphisme, comme le gypse de Saltville, étudié par M. Lesley (i). Cette théorie est d'autant plus vraisemblable qu'il existe encore un grand nombre de sources sulfureuses dans le Caucase, notamment sur le flanc sud, à Tiflis, dans la vallée Ilissu, etc. Toutefois comme l'observe M. A b ic h, il y a aussi du soufre d'origine volcanique dans le Caucase, et c'est spécialement le cas pour celui de l'Elbrous.
Conàbustibles changés en coke par le trapp. Les combustibles du Colorado, étudiés par M. C haper, fournissent des exemples remarquables de métamorphisme COLORADO.
au contact de roches trappéennes. Des essais ayant pour but de déterminer les changements subis; par ces combustibles ont été faits sous la direction de M. Moi sse n et, au Bureau d'essais de l'École des mines. A Walsemberg, le combustible normal A est métamorphosé en un coke friable A', sur toute son épaisseur qui est environ de 1m,3; ce métamorphisme a été produit par un trapp très-compacte, rempli d'amygdaloïdes calcaires, qui a une puissance de 6 mètres. Près de Triniclad, dans un vallon de la rive gauche du Purgatoire, le combustible B est de même completement métamorphosé en un coke B' qui est dur et présente une structure prismatique bien caractérisée. A
A'
B
B'
34,80 61,20 4,00
16,00 71,00 13,00
33,60 62,90 3,50
3,40 68,60 28,00
100,00
100,00
100,00
100,00
Matières volatiles. . Carbone fixe. . . . , Cendres Somme
Comparant la conductibilité de ces combustibles pour l'électricité, en les maintenant à l'aide d'une pince de zinc dans une dissolution du sulfate de cuivre, M. Mois sen et a constaté que A ne reçoit pas de dépôt de cuivre, tandis que A' en donne un trèsfaible au bout d'un quart d'heure et que sur B' le dépôt de cuivre est immédiat et très-abondant; ainsi, le coke naturel, qui accuse le métamorphisme le plus énergique, possède la conductibilité (1) Revue de géologie, XII, 202.
707 électrique la plus grande; cette dernière est même supérieure à celle du coke artificiel.
L'analyse des cendres du coke B' a montré d'ailleurs qu'elles étaient formées de 15 p. 100 de carbonate de chaux, 10 p. 100 d'argile et 3 p. 100 de quartz. Ces résultats viennent confirmer ceux obtenus précédemment par M. Del esse (i) ; ils montrent que le combustible au contact des filons de trapp du Colorado a quelquefois subi l'action de la chaleur qui l'a changé en coke ; mais il n'a pas toujours perdu complétetnent ses matières volatiles ; de plus, bien que les échantillons comparés AA' et BB' n'appartiennent pas à la même couche,
l'augmentation des cendres, qui est très-notable près du contact, fait bien voir que le combustible a été fortement imprégné de matières minérales. A la mine des environs de Trinidad, en particulier,
l'éruption du trapp devait être accompagnée d'eaux siliceuses, puisque M. Ch aper a observé des cristaux de quartz qui tapissent les fissures de la roche encaissante.
Nodules de silicates et dépôts salins formés dans les laves. SANTORIN. En analysant des nodules empâtées dans les laves provenant de la dernière éruption de Santorin, M. Fougue (s) a reconnu qu'ils sont formés de Wollastonite avec du pyroxène
Fassaïte et du grenat mélanite. Conformément à ce qui a été observé
sur le métamorphisme du calcaire au contact des roches volcaniques ou plutoniques, il est permis de croire que la Wollastonite et ces silicates contenant de la chaux proviennent de fragments calcaires qui ont été enveloppés par la lave. M. Fo uqué a encore analysé plusieurs dépôts salins qui, lors de l'éruption de mai s 866, s'étaient formés dans des fentes et sur la lave de Santorin. Ces dépôts ont ordinairement une blancheur éclatante; l'eau leur enlève surtout du sel marin et une petite proportion de sulfate de soude. Le plus souvent M. Fouqué a trouvé dans la dissolution un peu de bicarbonate de magnésie et, dans certains cas, du chlorure de magnésium. Quant au résidu insoluble dans l'eau, il consiste en carbonate de magnésie dont la proportion a dépassé si p. Loo dans un échantillon ; parfois il y a aussi un sulfate basique d'alumine, ainsi que des traces d'hydroxyde de fer et de sulfate de chaux. Ces dépôts salins sont attribués par M. Fougue à une infiltration Annales des usines : Éludes sur le métamorphisme des roches. Comptes rendus, LXXX.