Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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EN CALIFORNIE.
EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR
§ 10.
Sur la proportion d'or perdue dans l'exploitation hydraulique et les moyens de la réduire.
est fort difficile d'estimer, avec quelque précision, quelle est la proportion d'or perdue dans l'exploitation
hydraulique. Certaines portions de l'or échappent à l'amal-
gamation, et, d'autre part, une certaine quantité de l'amalgatne déjà formé est entraînée hors des canaux. Toutes choses égales d'ailleurs, cette proportion d'or perdue doit varier avec l'état du métal dans son gisement : elle est cer-
tainement moindre s'il est en grains que s'il est en particules excessivement fines et légères, formant ce qu'on appelle le flourgold, l'or en farine. Il est d'ailleurs plus abondant sous cette dernière forme que sous la première dans la plupart des mines hydrauliques. Le métal se trouve souvent à l'état d'or rouillé (ru>ty gId), non attaqué par le mercure, et alors, s'il adhère à des matières de faible densité, il est entraîné tout le long des sluice-boxes et rejeté. Il arrive souvent aussi que des morceaux de conglomérat soient rejetés de même sans avoir été désagrégés, et l'on retrouve parfois un grand nombre de ces morceaux ar-
rondis en boule, dans les débris des mines. Des pelotes d'argile ne se désagrègent pas facilement non plus ; et, outre l'or qu'elles renferment, elles peuvent même, dans leur parcours le long des sluice-boxes, en ramasser des fragments qui se collent après elles, comme des échantillons
du fond de la mer se collent au suif des plombs de sonde. Dam les mines exploitées avec le plus de soin, la perte
de mercure est de 12,5 à 15 p. 100 sur la quantité
mise
dans les sluice-boxes. 11 est difficile d'admettre que la pro-
portion d'or perdu soit moindre ; au contraire, on 'supposerait avec plus de vraisemblance qu'elle est plus considérable.
Le plus souvent, les débris rejetés par les mines tombent dans le domaine public, et parfois ils sont exploités
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avec profit. Un exemple fameux est celui du Slate Creek, affluent de la branche nord de l'Yuba, dans le comté de la Sierra. Cette rivière, dans la partie supérieure de son cours, coule du nord au sud entre deux lignes de dépôts aurifères anciens activement exploités. Pendant vingt-deux ans les débris des mines s'y sont accumulés, sans compyr ce que les actions naturelles avaient pu y amener antérieurement, et ces alluvions s'étendent tout le long de la rivière, sur une
largeur de 5o à 250 mètres et une profondeur de
5 à 20 mètres. Pendant longtemps on n'a pas soupçonné la valeur de ce dépôt ; un jour on a fait un essai et l'on a trouvé une teneur en or très-considérable. Le mercure
existe aussi en forte proportion dans ces alluvions. On s'est mis alors à les exploiter activement, et deux compagnies importantes se sont formées à cet effet. Les résultats de l'exploitation sont très-avantageux, d'autant plus qu'on a l'eau, qui s'écoule des mines supérieures, pour rien et en abondance.
M. Waldeyer a examiné avec soin les causes de la perte d'or, et il propose divers perfectionnements à l'installation ordinaire des sluiec-boxes, qui, sans nul doute, donneraient de très-bons résultats. Il fait observer d'abord que la quantité de matières la-
vées avec une quantité donnée d'eau est généralement beaucoup trop grande : i faudrait augmenter la proportion d'eau. Si l'on se reporte en effet au moyen primitif de la-
vage des sables aurifères, le lavage avec le pan (voir p. 71), lorsque l'on traite avec cet instrument beaucoup de sable avec une faible masse d'eau, employée plusieurs fois de suite, cette eau devient boueuse, et l'or se sépare alors beaucoup moins bien des matières stériles. Pour obtenir un bon rendement avec le pan, il faut au contraire avoir
toujours de l'eau limpide. Il en est sans doute de même dans les sheice-boxes, et lorsque l'eau qui les parcourt est trop boueuse, l'or doit se fixer moins facilement.