Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR
EN CALIFORNIE.
sommation d'eau, qui est déjà le gros article de dépense des mines hydrauliques; il faudrait tâcher de voir, dans chaque cas particulier, avant de l'appliquer, si l'excès de bénéfice serait de nature à couvrir l'excès de frais.
sonne. Le sable provenant des exploitations se confond avec celui que la rivière charrie naturellement.
§ H.
Mais quand les débris des mines se rendent dans des vallées parcourues seulement par de petits cours d'eau, empiétement à sec d'ordinaire en été, ils s'y accumulent et en recouvrent très-vite le sol. Les cultivateurs, qui y
Des résidus rejetés par les mines.
sont établis, réclament alors des indemnités considérables souvent aussi ce sont des spéculateurs qui ont acheté des terrains, moins pour les livrer sérieusement à la culture que pour exploiter la nécessité où se trouvent, à un moment donné, les compagnies minières de les acquérir n'importe à quel prix. De la sorte, une situation assez fâ-
L'extrémité de la ligne de sittice-boxes verse sans cesse
une énorme quantité de matières stériles, ou du moins considérées comme stériles pour le moment. Ces matières se répandent dans les vallées voisines, dont elles élèvent
le fond. Ainsi, près de Stnartsville, la rivière Yuba s'est exhaussée, dit-on, de plus de o mètres depuis le début des exploitations hydrauliques. Les lignes de sluice- boxes s'al-
longent sur des remblais qu'elles forment elles-mêmes, remblais dont la rivière vient ronger l'extrémité dans ses crues. De cette accumulation de débris naissent divers inconvénients : d'abord la pente dont on dispose pour les sinice-boxes et les under-eurrents se trouve réduite, et si au début on n'avait pas un certain excès de chute, on peut se trouver bientôt gêné ; c'est même, comme nous l'avons vu, ce qui est arrivé dans les premiers temps et a fait renoncer,
dans beaucoup de mines, à l'emploi de la méthode nouvelle; puis, les débris peuvent recouvrir des terrains ayant une certaine valeur, qu'il faut payer très-cher à leurs propriétaires. Encore lorsque les mines rejettent directement
leurs matières stériles dans un cours d'eau important comme la rivière Yuba, que je viens de citer, la rivière Fea-
tber, l'A merican river, les crues périodiques, qui se pro-
duisent presque tous les hivers, entraînent une grande partie de ces matières dans le Sacramento, qui les verse dans la baie de San Francisco, ou du moins les dépose tellement loin des mines, dans la grande plaine, que le pro-
priétaire du terrain ensablé ne peut s'en prendre à per-
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cheuse a été faite à certaines mines; une rivalité s'est élevée entre les deux grandes branches d'industrie de l'État, les mines et l'agriculture ; et la lutte a été soutenue par plusieurs journaux importants. Le gouvernement a bien compris 1-inconvénient de cette situation, car le General
Land Office. chargé de la vente des terres de l'État, a retiré du marché plusieurs des parcelles pouvant donner lieu à des difficultés de ce genre. La situation faite au mineur était, en effet, assez dure car il est de toute nécessité que les débris de l'exploitaiion
se déposent quelque part, et des travaux de préparation très-considérables pourraient se trouver perclus par suite d'exigences trop grandes de propriétaires. Souvent, au moment où ces derniers ont acheté leurs terrains, les moines avaient depuis longtemps commencé à les cou\ rir de déblais, ce qui semblait leur constituer une sorte de droit acquis : d'ailleurs, ces débris renferment encore de l'or, qui souvent peut ou pourra être exploité, de sorte que le terrain qu'ils recouvrent ne perd pas absolument toute valeur; enfin, si l'on considère l'immense surface des terres qui peuvent Litre livrées à la culture, sans gêner en rien l'exploitation des mines, confinées en somme dans des régions relativement peu étendues, on reconnaît qu'il y a là