Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
Page : Image 37
Révision de 7 févr. 2015 21:52:14, edited by Anonymes
58
EXPLOITATION HYDRAULIQUE DE L'OR
plus souvent une spéculation dont les mines souffrent qu'un dommage réel causé à l'agriculture.
La question de principe, du reste, est encore pendante, et mérite d'être examinée par les législateurs. Il est certain
que l'exploitation de l'or, qui a, pour ainsi dire, créé la Californie, mérite d'être protégée par des dispositions spéciales de la loi. § 12.
Traitement du blue cernent au bocard.
Nous avons vu plus haut que le blue grave!, qui forme la
base des dépôts aurifères et en est la partie la plus riche, se transforme parfois en bine cernent, conglomérat assez dur pour n'être pas attaquable par les jets d'eau. Quand même, d'ailleurs, en divisant ce conglomérat à la poudre ou au pic, on permettrait à l'eau de l'entraîner dans les sluice-boxes, la plupart des morceaux ne se désagrégeraient
pas pendant le trajet, et ils seraient rejetés sans avoir laissé l'or qu'ils renferment. La méthode hydraulique n'est donc pas applicable à ces couches de conglomérat, et on les traite par bocardage. On traite aussi souvent de même des portions de bitte grave!, qui, par leur nature, pourraient être exploitées par l'eau, quand leur position à un niveau trop bas ou le manque d'un tunnel empêche de le faire. Cette méthode de traitement, beaucoup plus coûteuse et plus lente, donne, d'ailleurs, un rendement certainement plus élevé, et est plus parfaite à ce point de vue. L'exploitation du bine cernent se fait au pic; on rejette les gros galets stériles qui se détachent aisément. On se sert, pour le broyage, des bocards californiens ordinaires,tels qu'on lés emploie pour broyer le quartz aurifère
EN CALIFORNIE.
59
pées de cercle et le mouvement de rotation qu'elles impri-
ment à la flèche du pilon à chaque levée. Les matières
sont finement broyées en présence du mercure, puis elles sont entraînées par un courant d'eau dans divers conduits où l'or achève de se déposer par voie d'amalgamation. A la mine de French Corral, il y a une batterie de 15 flèches, mises en mouvement par une de ces roues hydrauliques dont j'ai déjà par16 (hurdy-gurdy wheel). En sortant des mortiers, les matières s'écoulent sur des tables étroites inclinées, munies d'une série de planchettes transversales, derrière lesquelles on place du mercure, puis dans des sluice-boxes ordinaires.
A la mine Brown (Placer county), une batterie de i o flèches broie par 24 heures 2 5 à 3o tonnes. Le moteur est aussi une roue hurdy-gurdy, de 2",75 de diamètre, recevant l'eau lancée sous une pression de 6o mètres par un ajutage de om,o38, qui termine un tuyau de (vu, i 8 de diamètre. Le débit est de 5o pouces (2.100 litres par minute). Les frais d'exploitation et de traitement pour une semaine (de 6 jours) sont les suivants ,4 mineurs à 5',55. 2 rouleurs à forgeron. boiseur.
'84,20
2 feeders (hommes qui versent le minerai dans les bocards) à2.8 francs. 50 pouces d'eau (pendant 24 heures) à 0`,4i le pouce par
Io heures Consommations (mercure), réparations, etc.
93,00 95,00
216,00 295,20 515,00
Total.
.
.
.
2.585,8o
La batterie broyant en moyenne 165 'tonnes par semaine,
des filons. Ces appareils , d' un type extrêmement répan (lu , sont
c'est
caractérisés parleur poids assez considérable (550 à 45 okil.) ,
50.000 francs par semaine ; en général il s'est tenu entre 5. 000 et 10.000 francs, ce qui correspond à une richesse de 50 à Go francs par tonne.
leur levée assez forte (o-,25 à om,5o) (le nombre de coups par minute est de Go), le tracé de leurs cames en dévelop-
15',75 par tonne. Le produit a varié de 2.500 à