Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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SOLFATARES LATÉRALES DES VOLCANS
Trois mois plus tard, je partis pour le Descabezado, dans le but de voir et d'examiner de près le prétendu «Volcan de Cerro-Azul Le chemin que j'ai suivi dans ce voyage passe par la vallée du rio Colorado, ombragée par de belles
forêts vierges jusqu'à la hauteur d'environ 1.5oo mètres au-dessus du niveau de la mer, oit se trouve la limite de ces forêts. De là je pris le chemin de la côte de las Animas (cuesta de las Animas 2.'85 mètres) et de celle de las. Cruces (2.570 mètres), Tour descendre dans la vallée tin lac de Mondaca, où prend son origine le rio -Loutué Au bord de ce lac et du pied !d'une montagne granitique, sortent les sources minérales de. Mondaca, et da côté 'à nord commencent des rangées de trachytes colonnaires, En remontant par cette vallée, toute formée de rochestrachytiques, parmi lesquelles se trouvent très-développés les trachytes brécAohles d fragments d'obsidienne, on arrive
à la ligne de séparation des eaux dans les Andes, au passage nommé la Puerta (2.496 mètres), où l'on rencontre des dépôts considérables de gypse. De cet endroit, tournant
au. sud - ouest, je descendis par la pente occidentale du Cerro-del7Medio, qui est une montagne volcanique située en face du Descabezado-Chico, dans la profonde vallée, de los Jirones, qui limite de ce côté le grand massif des deux Descabezados. Dans ce trajet, j'ai eu l'occasion d'observer les contours de l'extrémité nord-est du massif et des montagnes qui l'environnent. Arrive à la Invernada de los Jirones, je repartis le-leudemain (le 50 de. janvier), à la pointe du jour, et vers cinq heures du. matin je inc trouvais déjà dans les Vegas de San Juan, au pied de la solfatare et à son extrémité orientale, à 1.642 mètres au-dessus de la nier. En m'approchant de cet endroit, lorsque je n'étais qua
une centaine de mètres de la solfatare, je croyais voir devant moi un grand retranchement, ouvrage de fortification bien régulier, de plus de 8o mètres de hauteur, à pentes
DANS LA CHAÎNE MÉRIDIONALE DES ANDES DU CIMA.
IDI
de. 3o à 4o degrés d'inclinaison, coupé en haut par une espèce d'esplanade qui s'élevait visiblement du côté de l'ouest., et dont les bords et les arêtes supérieures étaient garnis de quelques rochers pointus, prismatiques, en forme de tourelles. Les pentes étaient d'un gris cendré, et les tourelles ja§pées de diverses nuances de couleurs jaunes, rouges, verdâtres et noires. Derrière les arêtes les plus saillantes, comme aussi autour de plusieurs de ces tou-
relles, et sur toute l'étendue de l'esplanade, on voyait
s'élever des bouffées de vapeurs, des nuages de fumée, et
de temps en temps s'élancaient et tourbillonnaient dans l'air des cônes de vapeur plus élevés, accompagnés de bruits, de petites explosions qui projetaient du sable et des fragments de pierres. Après quelques tentatives infructueuses pour aborder la
solfatare du côté de son extrémité orientale, mes guides
trouvèrent un accès moins difficile, davantage à l' ouest, près d'un petit lac que les eaux d'un ruisseau, retenues par l'é.-
ruption de la solfatare, venaient de former. Dès que je commençai à gravir les pentes de la solfatare
et que je pénétrai dans un 'ravin qui donnait issue aux eaux de ce côté, je in' aperçus que la solfatare n'était qu'un immense
monceau de rochers récemment fracturés et de
blocs de toute grandeur, fendus en tous sens, accumulés les uns sur les autres; et laissant entre eux des vides, dont la plupart étaient déjà remplis de matières désagrégée.s; d'autres, entr'ouverts, dégageaient en abondance de la vapeur d'eau, chargée d'acide sulfureux et d'acide chlorhydrique.
Arrivé en haut, au bord de ce qui m'avait paru, en regardant à une certaine distance de la solfatare, comme une esplanade, je ne vis que des amas tout à fait irréguliers de ces mêmes blocs trachytiques qui formaient les flancs; au milieu de ces blocs et du fond des cavités qui les séparaient, on voyait sur un grand espace, sur toute la largeur TOME IX, 1876.