Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE. u44 es couches triasiques que M. Garnier a étudiées à l'île Ducos et que caractérisent des fossiles identiques à ceux de
couches analogues de la Nouvelle-Zélande. Enfin les terrains carbonifères s'étendent suivant une bande étroite et discontinue dans l'espace en fond de bateau formé à l'O. par les mélaphyres et les schistes métamorphiques, à l'E., par les derniers contre-forts de la chaîne centrale. Nous n'insistons pas maintenant sur la description générale de cette zone ; l'épanchement des mélaphyres y a donné lieu à des phénomènes de métamorphisme très-variés, qui demandent à être étudiés en détail, et auxquels se rattache la formation des schistes noduleux des schistes bréchoïdes et des brèches dont la présence caractérise toute cette partie S.-0. de l'île. Nous aurons d'ailleurs à décrire tout spécia-
lement cette région lorsque nous aborderons l'étude des gisements de charbon qu'elle renferme. Division de la Nouvelle-Calédonie en régions géologiques.
Cette première vue d'ensemble que nous venons
de
prendre de la constitution de la Nouvelle-Calédonie nous y a fait reconnaître trois régions géologiques bien distinctes. Ce sont : ° La grande formation serpentineuse qui forme, pour
ainsi dire, l'ossature de la contrée ; 2° Les terrains cristallins et les terrains anciens du N. et du N.-E. de l' île ; 5° Les mélaphyres, les couches métamorphiques et les lambeaux de terrains sédimentaires plus récents de la côte
O. et S.-0. Au point de vue de l'exploitation des richesses minérales, chacune de ces régions présente un intérêt par-
ticulier. Les gisements d'or et de cuivre
actuellement
exploités en Nouvelle-Calédonie sont encaissés dans les terrains anciens du N. de l'île. Aux massifs serpentineux cor-
respondent les minerais de fer, de chrome et de nickel.
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 245
Enfin des gisements de charbon ont été reconnus et explorés
sur la côte S.-0. Nous avions à étudier spécialement chacune de ces catégories de gîtes minéraux. Cet examen détaillé, dont nous allons maintenant rendre compte, nous permettra donc d'observer de plus près les différentes for-. mations géologiques dont nous avons essayé de reconnaître l'étendue, et dont nous avons esquissé à grands traits les caractères généraux.
Relations géologiques entre la Nouvelle-Calédonie et la Avant d'aborder ces études de détail, il est utile d'ajouter quelques considérations générales au sujet des relations qui peuvent exister au point de vue géologique entre la Nouvelle-Calédonie et les îles ou les continents voisins, notamment avec l'Australie et la NouvelleNouvelle-Zélande.
Zélande.
Ces relations sont très-importantes à observer, elles peuvent fournir de précieux points de comparaison pour l'étude des formations géologiques et des gisements minéraux en Nouvelle-Calédonie.
Depuis longtemps M. Clarke, dont les travaux font autorité dans toutes les questions relatives à la géologie de l'Australie et des contrées voisines comprises dans la dénomination plus générale d'Australasie, a signalé des analogies
entre la constitution de la Nouvelle-Calédonie et celle de la Nouvelle-Zélande. Si nous prolongeons la ligne de faîte de la Nouvelle-Calédonie, dans la direction du S.-E., nous atteignons la pointe septentrionale de la Nouvelle-Zélande, dont la partie située au N. de l'isthme d'Auckland forme une longue presqu'île alignée précisément suivant cette même direction. Ces relations de position acquièrent une grande importance par leurs rapports avec les mouvements généraux d'oscillation du sol, qui s'étendent à toute la région du Pacifique, et dont l'étude des formations de corail permet de se rendre compte.