Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.
pouvant servir de passage pour le bétail et qui seraient fa-
ciles à établir, d'un côté dans la direction de Poêbo, de l'autre dans celle de Koumac, pour assurer l'approvisionnement du district minier. Quant aux bois de mines, les niaoulis en fournissent d'excellents ; ils abondent dans la région des mines, ainsi que dans toute la Nouvelle-Calédonie. Au moment de notre
séjour dans la colonie, il n'existait pas encore de législation forestière en Nouvelle-Calédonie et les bois exploités pour les besoins des mines ne l'étaient que par tolérance. Il est à souhaiter que 'l'administration locale comble au plus tôt cette lacune, et que la nouvelle législation, tout en sauvegardant les grands intérêts qui s'attachent à la conservation des forêts, soit assez libérale pour permettre à l'industrie des mines de s'approvisionner de cette matière première dans de bonnes conditions. Au mois de 5° Recrutement de la main-d'oeuvre. janvier 1874, on pouvait évaluer à 3 ou Ciao personnes la population groupée autour des mines de Ouégoa. La plupart se composaient de prospecteurs, c'est - à - dire de
chercheurs de gisements. Il est difficile de recruter des ouvriers au milieu de cette population nomade, qui n'accepte la contrainte d'un travail régulier que comme un sacrifice
passager qui doit lui fournir les moyens de reprendre au plus tôt sa vie aventureuse. A l'époque dont nous parlons, le prix de la maindceuvre pour un travail journalier de huit heures s'élevait dans la vallée duDiahot à loo ou 120 francs par semaine; sur cette somme on peut compter que chaque ouvrier devait prélever environ 35 francs pour sa nourriture. Outre que le prix dela main-d'oeuvre est très-élevé, sa qualité est très-défectueuse. Pour avoir de bons ouvriers aptes aux travaux divers que comporte l'exploitatation régulière d'une mine métallique, il faudrait les recruter soit en Australie, soit en Europe, et
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 3o5
c'est un problème fort difficile à résoudre dans l'état de notre législation que celui de savoir comment des engage-
ments de ce genre peuvent être contractés de manière à garantir au chef d'industrie l'exécution du contrat. D'après une relation publiée par le Sydney Horning 11eraid du 18 décembre 1874, à laquelle nous avons déjà fait allusion, la compagnie des mines de Balade employait à cette époque, outre 35 ouvriers blancs, sans doute recrutés en grande partie dans l'Australie du Sud, 6o naturels des Nouvelles-Hébrides. Ces travailleurs indigènes peuvent être engagés pour trois ans, dans des formes déterminées par les règlements locaux, moyennant une prime de 250 ou 5oo francs et environ 3o francs par mois de salaire et de nourriture. On peut espérer les employer très-utilement pour les travaux extérieurs de la mine et peut-être même pour certaines opérations délicates, telles que le triage des minerais, qui conviendraient très-bien à leurs instincts. Il est certain que cette question du mode de recrutement de la main-d'oeuvre est une des plus délicates et que de la manière dont elle sera résolue dépend dans une grande mesure l'avenir de l'industrie minière en Nouvelle-Calédonie. Elle touche de près à d'autres questions plus générales, relatives au mode de développement de la colonisation pénitentiaire, qu'il ne nous appartient pas de traiter ici.
CHAPITRE III. MINES D'OR.
§1.
C'est en
Historique.
1865 que la présence de l'or, en Nouvelle-Calé-
donie, fut signalée pour la première fois. On en reconnut alors des traces sur le versant oriental TOUE IX, 1876.
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