Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.
caschistes qui borde la côte N.-E. de l'île, sur le territoire de la tribu de Poêbo. M. Jules Garnier a décrit des recherches faites clans cette région dans le cours de l'année 1864. On reconnut à cette époque, dans la vallée de Houébiahomme, une petite poche d'alluvions contenant quelques paillettes d'or associées à une certaine quantité de quartz, de fer ,oxydulé, de pyrites, de grenats et de titane rutile. Ces recherches durent être abandonnées sans avoir amené la découverte d'un gisement exploitable. Dans les derniers mois de 187o, un groupe de quatre mineurs, les sieurs }look, Piper, Bailly et Borgnis, explorant .1a vallée du Diahot, rencontra sur la rive gauche du fleuve dans le massif de Manghine de riches affleurements aurifères. Un arrêté en date du 14 décembre 1870 leur accorda la concession extraordinaire de 2 5 hectares promise depuis 1869 aux premiers inventeurs d'un gisement aurifère exploitable en Nouvelle-Calédonie. Cette concession prit le nom de concession de la Depuis cette époque, le filon aurifère de la Fern-Hill est resté le seul gisement exploitable connu en Nouvelle-Calédonie. Les travaux de recherches entrepris dans le massif de Manghine, en dehors de la vaste concession accordée aux premiers découvreurs, sont demeures sans résultat. A la vérité on a reconnu des traces d'or, ce que les mineurs appellent des couleurs d'or, dans le lit cle la plupart des ruisseaux qui descendent de la chaîne des micaschistes On vers la mer, sur les territoires de Poêbo et cl'Oubatche. a encore signalé des indications d'or assez importantes .
dans le cours supérieur de la rivière de Jenghen, et même dans le massif du mont Dore au-dessus de Saint-Louis; au des travaux d'exploitation étaient entrepris de ce côté moment de notre départ, mais il ne paraît pas que ces recherches aient encore amené la découverte de gisements susceptibles d'être exploités. D'ailleurs, pendant cette période, l'attention des prospecteurs a été détournée de la
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE. 507
recherche de l'or, à la suite de la découverte des mines de cuivre. Ajoutons que la recherche de celles-ci est relativement beaucoup plus facile ; leurs affleurements sont aisés à reconnaître à la surface, tandis que la découverte des
aurifères exige chez ceux qui s'y adonnent une grande expérience. Il faut beaucoup d'habileté et une longue pratique pour reconnaître sûrement par le lavage au plat les couleurs d'or qui doivent conduire de proche en proche à la découverte d'un filon. L'exploitation de l'or en Nouvelle-Calédonie est donc restée concentrée depuis 187o entre les mains des premiers inventeurs. Les débuts furent assez brillants. Une usine pour le broyage du quartz aurifère et l'extraction de l'or par voie cl'amalgation, fut installée sur la concession, au bord du Diahot. Au mois de septembre 1875, cette usine avait traité 1.2oo tonnes de quartz aurifère ayant donné, d'après la déclaration que m'ont faite les exploitants, 4.665 onces d'or valant 445.896 francs. Malheureusement l'exploitation prit peu de développement. Malgré l'étendue de la concession, les travaux de reconnaissance restèrent circonscrits dans un très-petit rayon autour du premier point de découverte. A la fin de l'année 1875, la mine ne produisait plus que des pyrites pauvres, et l'exploitation dut être abandonnée; je ne sache pas qu'elle ait été reprise. Il est difficile d'apprécier justement jusqu'à quel point ce résultat doit être attribué à l'insuffisance et à la mauvaise direction des travaux exécutés par les concessionnaires, tout à fait incompétents pour diriger une entreprise filons
de ce
genre. En tous cas il est bien peu probable qu'un
filon aurifère, aussi riche que l'a été le filon de la Fern-Hill
au début de l'exploitation, soit un fait isolé en NouvelleCalédonie; et nous ne doutons pas que des recherches persévérantes ne doivent amener la découverte de nouveaux gisements.
Pour éclairer ces recherches, il est important de rendre