Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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GONSTItUTION GÉOLOGIQUE.
M. Brough Smith, le nombre des grosses pépites trouvées depuis le commencement de l'exploitation de l'or dans la
colonie de Victoria s'élevait à cette époque à 98, leur poids moyen étant de a igr,459. La richesse moyenne des alluvions aurifères exploitées en Australie s'est naturellement abaissée à mesure que le perfectionnement des méthodes d'exploitation a permis d'attaquer des gisements moins riches. Avec les procédés
d'exploitation dont on dispose aujourd'hui (*), on peut traiter utilement, dans les districts où l'eau est abondante,
(*) Les procédés de lavage des alluvions aurifères successivement employés en Australie sont les suivants i° Lavage à la main, sans autre instrument que le plat d'étain et le cruciale. Ce craddle se compose d'une petite table à secousses disposée dans une boîte en bois de 1 mètre de long sur om,60 de large, dont la partie supérieure est recouverte par un tamis à larges trous. Le travail se fait en débourbant d'abord les terres aurifères dans un baquet, puis en les lavant sur le craddle, que l'on fait mouvoir à la main; les parties riches isolées par cette première opération sont ensuite lavées au plat d'étain pour séparer l'or. Ce procédé très-imparfait est encore le seul qui soit employé sur les nouveaux placers; il permet aux chercheurs d'or de se déplacer facilementil et de se mettre à l'oeuvre, sans frais et sans retard, partout où leur convient de s'arrêter pour tenter la fortune. 20 Traitement par les puddling-mactrines On charge les alluvions dans une sorte d'auge annulaire, dans laquelle deux râteaux se meuvent autour d'un pivot central, au arrive moyen d'une machine à vapeur ou d'un manège. L'eau y retenu l'or tombe au fond de l'auge et y est par un tuyau latéral;
par des barreaux de fer ou des lattes en bois; les boues légères
sont entraînées avec l'eau par un trop-plein ; les graviers et autres gros débris sont enlevés au moyen d'une fourche et d'un râteau. L'opération est continue, Cet appareil a l'avantage de consommer relativement peu d'eau, mais il exige beaucoup de main-d'ceuvre; genre six hommes peuvent traiter par jour dans un appareil de ce les frais on peut estimer à 1r,lo par tonne 70 tonnes d'alluvions : la de l'opération dans les usines les mieux conduites. De plus,coséparation de l'or par ce procédé est bien imparfaite. Dans la1858, lonie de Victoria, une commission d'enquête a constaté, en
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLECALÉDONIE. 555
des alluvions ne tenant pas plus de 050,10 d'or par mètre cube.
L'hypothèse la plus naturelle pour expliquer la présence de l'or contenu dans les alluvions, est évidemment d'admettre que cet or est dérivé des filons et des roches aux dépens desquels ces alluvions se sont formées. On constate en effet que la forme de ces particules d'or est variable, et que les résidus de cette opération ne tiennent pas moins de 2,, tio d'or à la tonne. 5' Lavage au longtorn L'Introduction du lavage au longtom a été un progrès marqué sur les méthodes précédentes. Le longtom se compose de deux auges consécutives, rectangulaires et inclinées; l'auge supérieure est la plus inclinée et a environ Li mètres de long sur om,60 de large; l'eau et le minerai se mélangent à la partie supérieure. Le travail se fait au moyen de fourches, avec lesquelles on active le débourbage et l'on enlève le gravier et les gros débris stériles; l'or est entraîné par le courant d'eau à la partie inférieure et passe par un tamis dans la seconde auge (ripple board), qui n'est autre chose qu'une table dormante avec de petites rigoles transversales et des couvertures où se dépose l'or. it° Le travail au sluice
Ce procédé, beaucoup plus parfait que ceux qui précèdent, nécessite des installations assez considérables et surtout une grande quantité d'eau. Il ne peut s'appliquer que dans les districts où l'eau
est abondante; il permet alors de traiter fructueusement et sur une grande échelle les alluvions pauvres et les résidus des premiers placers. On a fait dans la colonie de Victoria des travaux considérables pour amener de très-loin et à grands frais sur les champs d'exploitation l'eau nécessaire à la mise en oeuvre de ce procédé. La longueur des conduites d'eau ainsi construites s'élevait en 1871 à 5.4 18 kilomètres, et elles représentaient un capital de 6.700.000 francs.
Le sluice se compose simplement d'un canal incliné plus ou moins long, à la tête duquel on charge les alluvions aurifères en même temps qu'on y fait arriver un fort courant d'eau. L'or, en raison de sa densité, se dépose au fond du canal, qui à cet effet est percé de trous, ou est garni de lattes de bois ou de fer, ou Présente toute autre disposition propre à retenir les particules d'or. Ce canal peut être soit un box stuice formé de deux à six caisses rectangulaires en bois ayant environ à mètres de longueur et raccordées bout à bout, soit un ground sluice creusé dans le