Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.
des veines de stéatite, enfin par des veines et des filons de quartz qui s'intercalent dans les schistes. Dans la partie méridionale de l'île où la formation serpentineuse prend un grand développement, toute la chaîne centrale est for-
mée par des schistes serpentineux ,et métamorphiques, interrompus çà et là par des massifs éruptifs. On peut observer ces schistes en suivant la route muletière qui traverse l'île de l'O. à l'E., entre Ourail et Kanala ; uniformément orientés du N.-0. au S.-E. suivant la direction générale de l'éruption serpentineuse, ces schistes sont tantôt tendres, écailleux, tachetés de vert et de blanc, avec un éclat résineux, tels que l'échantillon 122; tantôt compactes et pierreux, tels que l'échantillon 120; ils pas-
sent, par une transition insensible, à la serpentine en -roche. Ils sont sillonnés par de nombreuses veines de
quartz, quelquefois accompagnées d' épidote. Au-dessus de ces schistes serpentineux apparaissent des schistes feldspathiques plus ou moins métamorphisés, souvent imprégnés de quartz avec ou sans épidote. Enfin les
terrains sédimentaires qui bordent la côte S.-0. au pied de la formation serpentineuse, présentent aussi des phénomènes de métamorphisme dus à son influence ; nous aurons à en rendre compte dans la dernière partie de ce rapport, en étudiant les couches de charbon qui appartiennent à cette région. §2.
Gisement et valeur industrielle des minerais de fer.
Le fer oxydé et hydroxyde, sous diverses formes, est très-abondant en Nouvelle-Calédonie. On le rencontre assez
fréquemment à l'état de fer oxydulé en grains ou de fer oligiste, au milieu des terrains anciens du nord de l'île. Il est surtout très-répandu dans les serpentines, principalement dans celles qui contiennent du diallage et au voi-
sinage des filons d'euphotide. Les argiles magnésiennes
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDOME
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produites par la décomposition des serpentines sont généralement colorées en rouge et très-chargées d'oxyde de fer. En un grand nombre de points, on rencontre au milieu de la formation serpentineuse de puissants amas de minerai de fer ; ce sont des fers hydroxy dés chromifères, donnant à l'analyse environ 7o p. ioo de peroxyde de fer, tels que ceux qui sont représentés dans le n° 117 de notre collection. Le gisement de ces minerais est au milieu des amas d'argiles jaspoïdes plus ou moins colorées en rouge qui proviennent de la décomposition de ces serpentines. Ils se présentent sous la forme de gros blocs caverneux et scoriacés empâtés dans les argiles. En un grand nombre de points de la côte méridionale de l'île, ces blocs, mis à
nu par l'action des eaux qui ont délayé les argiles, ont roulé sur le flanc des montagnes et se sont entassés sur le rivage. A l'île Ouen on rencontre des blocs semblables entassés sur le sol, et qui paraissent provenir de la destruction du chapeau ferrugineux d'un filon d'euphotide. On connaît en Nouvelle-Calédonie d'immenses amas de ces minerais. On les rencontre notamment : au pied des
massifs serpentineux de la côte N.-0., et en particulier entre Koumac et Gonien, sur le territoire concédé à la compagnie de la Nouvelle-Calédonie; sur toute la côte S.-0., S. et S.-E.; autour du massif du mont Dore, à la baie du Sud et à l'île Ouen. A l'extrémité méridionale de l'île, les hauts
plateaux qui forment la région des lacs, 'et au sommet desquels les eaux s'accumulent à une altitude d'environ Lloo mètres pour se déverser sur la côte orientale dans la baie d'Ire et sur la côte S.-0. dans la baie du Sud, sont presque entièrement formés de minerais de fer; ceux-ci Paraissent avoir été déposés par des sources minérales, dont les
sources thermales de la baie du Sud sont le dernier témoin, et qui se seraient épanchées au fond de vastes cuvettes dont les bords sont formés de serpentines en roche traversées par des filons d'euphotides.