Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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CAUSES DE DÉTÉRIORATION
des matières corrosives. Cette couche a un aspect diffé-
rent suivant l'éloignement, par rapport au foyer, des parties de la chaudière que l'on considère. Elle varie suivant la nature du charbon et diverses autres circonstances encore incomplètement connues. Sa composition
change également beaucoup dès que, les feux étant éteints, elle se trouve en contact avec l'air atmosphé, rique plus ou moins chargé d'humidité. Si on laisse de côté les premières tôles et qu'on examine, quelques jours
après la mise hors feu, celles qui sont à une certaine distance du foyer, on trOuve que l'enduit qui recouvre ces derniers présente trois couches distinctes. Contre le métal même, une matière grisâtre assez adhérente, d'une faible épaisseur, extrêmement acide et astringente; audessus, une couche noire très-acide et très-astringente; enfin, extérieurement, une couche blanche ou rosée,
formée d'une matière extrêmement ténue, douce au toucher et dont la. saveur, très-faible immédiatement après l'extinction des feux, devient bientôt astringente et acide. Cette dernière couche n'existe plus dans les carneaux où la température est peu élevée. Vingt-cinq analyses ont été faites sur des échantillons pris dans les différentes couches que nous venons d'indiquer, à des intervalles de temps plus ou moins éloignés du moment de l'arrêt des chaudières; quelques uns avaient été recueillis près de fuites. Ces analyses ont toujours accusé l'existence d'acide sulfurique libre, ou de sulfates ferriques ou ferreux, ou d'oxyde de fer, résultant de la décomposition du sulfate de fer à une haute température. Si dans un mélange d'eau et des parties inférieures de ces enduits, pris encore frais, on plonge une lame de fer, elle est vivement attaquée avec dégagement d'hy-
drogène, et il se forme du sulfate de fer. Il est donc naturel que ce même sel se produise au contact du mé-
DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.
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tal dès que la chaudière devient humide. Ce sulfate et l'acide sulfurique non combiné imprègnent par imbibition toute la hauteur de l'enduit. Mais, dans les carneaux
fortement chauffés, et là où les suies atteignent une épaisseur suffisante pour arriver à la température de la calcination, les parties extérieures brûlent sous l'action des gaz oxydants. Les sels de fer se décomposent et il se forme ces cendres de coloration blanche qui couvrent les dépôts dans ce cas. Telle est, d'après l'ingénieur en chef de l'association, l'explication de l'aspect spécial et de la composition variée que présente l'enduit au delà des tôles de feu
proprement dites.
Quant à la corrosion elle-même, tant que le générateur est en feu, elle ne se produit que sur les parties de tôle qui sont contiguës aux fuites ou à des maçonneries humides, ou qui sont assez froides pour que la vapeur d'eau des fumées s'y condense; le reste n'est
pas attaqué. Mais pendant les temps d'arrêt, l'acide formé et les sulfates de fer et d'alumine attirent l'humi-
dité, et lorsqu'ils sont arrivés à un certain degré de dilution, la tôle commence à se ronger et continue jusp qu'à sulfates aient disparu et qu'il ne reste de l'oxyde.
« Le temps qu'il faut pour arriver à ce point dépend essentiellement de l'humidité qui règne dans le massif de la chaudière. Ordinairement il faut un repos de plus de huit pour que la corrosion devienne quelque
L'influence de la nature des charbons sur le degré de corrosion n'a pas encore été constatée. »