Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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COMBUSTIBLES ET MINEBAIS 474 En Carinthie, existait le même morcellement de la pro-
priété minière; l'Erzberg était attaqué sur chacun de ses flancs, et les produits de ces exploitations grossières descendaient clans les différentes vallées pour alimenter les fourneaux de Mosinz, Heft, Lôlling, Treibach, etc. Une série d'autres gisements, aujourd'hui abandonnés pour la plupart, à cause de leur pauvreté ou de l'irrégularité de leur allure, approvisionnaient les autres fourneaux. Les propriétaires exploitaient péniblement des filons souvent assez pauvres, pour pouvoir tirer parti de leurs forêts qui seraient restées sans cela entre leurs mains des biens sans valeur, faute de voies de transport. Beaucoup de ces petits établissements, placés clans de
mauvaises conditions, ont végété pendant un .temps plus ou moins long, et se sont fermés quand les prix des fers ont baissé ou que les bois ont pu être utilisés d'une façon plus profitable. Mais ceux qui avaient été créés sur des gîtes puissants, qui se sont trouvés entre les mains de propriétaires intelligents et entreprenants, se sont développés. Ils se sont transformés en introduisant les améliorations déjà adoptées à l'étranger ou dans d'autres parties du pays. Ainsi ont été construits les fourneaux de Treibach qui, dès avant 1820, étaient élevés à 12 mètres de hauteur, et produisaient 15 tonnes par 24 heures. Ce sont : le baron Dickmaipp et les Rosthorn, en Carinthie; MM. de Mayr, de Fridae; le prince de Schwarzenberg, .en Styrie, et .surtout l'ancien directeur. de l'École des mines ,de Leoben, le Hofrath Peter von Tunner, qui ont provoqué, encouragé et dirigé ces transformations et améliorations. De grands progrès avaient été réalisés ; mais l'industrie métallurgique restait morcelée ; elle n'était pas en état de satisfaire aux besoins croissants du pays. Les compagnies de chemins de fer, en particulier, devaient aller chercher à
l'étranger tout leur matériel ; c'était la France, et surtout
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
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l'Angleterre et la Belgique, qui livraient presque tous les rails et les bandages, qui construisaient les ponts et les viaducs.
Cette situation était dure à l'orgueil national autrichien. Aussi, 'à la suite du grand désastre militaire de 1866 et de la réorganisation politique qui en fut la suite, l'idée de créer de grandes sociétés industrielles se développa trèsrapidement.
On voyait prospérer les usines que possédaient les compagnies de chemins de fer : celles de Gratz et de Reschitza, qui étaient sous la direction d'étrangers, Anglais ou Français. On voulut suivre cet exemple, et en quelques années se fondèrent de puissantes sociétés. Sur quelques points, les grands propriétaires mirent en
commun leurs intérêts en apportant chacun leurs forêts et leurs usines, qu'ils échangèrent contre un certain nombre d'actions. Tel est le cas de la compagnie de Wittenberg. Mais les apports de chacun furent évalués à des taux fort
élevés, de sorte que ces compagnies eurent de suite un capital excessif.
Ailleurs, quelques propriétaires unirent aussi leurs propres usines, puis rachetèrent à l'État celles qu'il possédait. Telle est l'origine de la compagnie d'Innerberg. Enfin c'est une compagnie purement financière qui acheta de l'État les usines impériales de Neuberg et Mariazell. Pour répondre à leur but, ces compagnies durent modifier profondément leur outillage et se mettre sur le pied des
grandes usines des autres pays. Elles ont donc dû emprunter des sommes considérables. De sorte que ces sociétés, chargées d'un capital-actions déjà trop lourd, se sont trouvées forcées d'y ajouter des obligations pour 6,8 et o millions de francs. Nous aurons souvent à reparler de ces grandes compagnies, qui subsistent aujourd'hui presque seules; nous les
Passerons donc rapidement en revue, en indiquant leurs principales propriétés