Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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COMBUSTIBLES ET MINERAIS 484 pratiquées sur taus les points de l'Autriche; opérer autrement n'aurait pas de raison d'être ni .d'utilité pratique, car les réserves que l'on garderait, ,soit pour fournir des bois plus forts, soit pour l'ensemencement, dans le cas d'essences
feuillues, ne résistent ni aux températures extrêmes de l'été et de l'hiver, ni aux vents impétueux de ,ces pays montagneux. Les réserves sont brûlées par l'ardeur du soleil et la rigueur du froid, ou .arrachées et brisées par les 'orages. On l'a vu par ,expérience à plusieurs reprises, Mais une forêt ainsi rasée, ne repousse que bien lentement ; ce n'est qu'après fio à 8o ans au plus tôt que les
bois sont de nouveau exploitables.
On comprendra sans peine que les montagnes de la Styrie et de la Carinthie, mises ainsi à contribution., avec une telle avidité .depuis plus de vingt ans, soient déjà partiellement déboisées. Aussi rien n'est plus triste que de voir les grandes places furent
de carbonisation de Hieflau et de Neuberg, qui
jadis si actives, aujourd'hui presque désertes. Les barrages sont toujours là; mais les vallées n'ont plus à livrer qu'une faible partie des bois que demande l'indus,. trie.
Ce sont les chemins de fer qui amènent .aujourd'bui les charbons de bois de tout le sud de l'Autriche, de la Car. niole, de la Dalmatie, de la Croatie, d'une distance dépasse parfois..25o kilomètres. Mais la richesse
qui
forestière
de ces pays est- loin de valoir celle de la Styrie et de la Carinthie. Ces provinces méridionales ne pourront que pendant peu
de temps satisfaire aux besoins, surtout si une
période
d'activité comparable à celle des années 1870 à 1873
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
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quelle on ne pourrait rien couper, les bois même âgés de quarante et cinquante ans étant trop jeunes pour être exploités.
En France, nous n'avons jamais connu une pareille crise, parce que nos essences feuillues, la nature plate du pays
et le climat plus tempéré ont permis l'exploitation par
taillis. C'est cette crise, vers laquelle on marche à grands pas en Autriche, que redoutent les esprits prévoyants, et dont la crainte les excite à pousser de toute leur énergie à l'emploi de scombustibles minéraux. Avant d'aborder ces combustibles minéraux, voyons rapidement ce que peuvent produire les forêts et ce que les gros bois peuvent donner en charbon.
Les plus belles forêts de Styrie donnent 475 mètres
cubes de bois par hectare ; quand elles produisent 55o à 58o mètres cubes elles sont encore considérées comme belles,
La production moyenne par hectare est de 250 à 28o mètres cubes de bois. On obtient donc au maximum 4 à 5 mètres cubes, et en moyenne 5 mètres cubes à 5 mètres cubes et demi par hectare et, par an.
Les belles
forêts vierges du Banat donnent 55o à
600 mètres cubes de bois à l'hectare (*). Ces chiffres représentent la production totale
en bois de
l'hectare pendant la période que dure la révolution ; car nulle part en Styrie il n'est question d'opérer, comme en:,
ploiter des taillis.France, des C'est
coupes d'éclaircies, des élagages, etc., ni d'ex-
naturellement par le fait de la croissance même
que se produisent
les éclaircies; les arbres les plus faibles
venait
à renaître. Il est certain que si l'on continuait un certain nombre d'années à absorber les bois aussi rapidement, il arriverait un moment de crise, crise longue à passer, pendant 1a
(*) D'après Lorentz et Parade (Culture des bois), le produit d'un hectare de bois de chêne, âgé de ILL° ans, serait de 389'3,5, et le Produit total de l'hectare de forêt, coupes de
régénération, éclaircomprises serait de 584 mètres cubes, soit un peu plus par
edie es, metècir,ecsocmupbreis