Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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COMBUSTIBLES ET MINERAIS
guère qu'en Moravie, en Bohême et clans la petite portion de la Silésie, que la guerre de Sept Ans a laissée à l'Autriche, que nous rencontrons la formation houillère riche en couches exploitables.
En Bohême, le bassin le plus important est celui de Schlan-Kladno-Rakonitz, situé au nord-ouest de Prague, à 26 ou 28 kilomètres, suivant une direction presque parallèle à l'Erz-Gebirge (NE-SO). Sa production s'est développée très-rapidement par le fait de la construction des chemins de fer. En 1855, l'extraction n'atteignait que 20.000 tonnes. En 1871, elle était déjà montée à 1.400.000 tonnes, et
les travaux d'avenir étaient poussés avec la plus grande activité.
Plus de 7.000 ouvriers travaillent dans ces mines ; ce qui donne une production moyenne de 190 tonnes par homme et par an (chiffre à peu près identique à celui donné par le mineur dans le bassin de Saint-Étienne).
L'exploitation est partout concentrée dans une seule couche d'une puissance variable de 6 à 12 mètres. Elle est recouverte d'une alternance de grès houillers à grain fin et d'argiles schisteuses renfermant du minerai de fer carbonaté lithoïde, et quelques couches d'une importance presque nulle. Les travaux s'étendent vers 280 et 3oo mètres de profondeur ; mais plusieurs puits ont déjà dépassé 400 métres. Le bassin d'Ostrau-Oslawan, en Moravie et Silésie, situé à l'extrême frontière N.-0. de la monarchie, ne le cède en importance qu'au bassin de Kladno. Et ce n'est pourtant que l'extrémité méridionale de cet immense gisement qui fait la richesse de la Silésie prussienne. Ce bassin se fait remarquer par le nombre considérable de 'ses couches ; on en compte plus de 250, dont 117 exploitables, d'une puissance variant de i à 4 mètres, et formant une épaisseur totale de plus de 110 mètres.
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
489 C'est le district autrichien où l'exploitation a fait le plus de progrès et où se rencontrent les plus belles installations
comme machines d'extraction, ventilateurs, appareils de triage et de lavage. Quoique les travaux ne soient pas encore très-profonds (rarement à plus de 250 mètres), la production moyenne par
ouvrier est faible : elle n'est que de 115 tonnes par an, moins même qu'en Belgique. Il faut dire, il est vrai, qu'il y a un grand nombre de femmes et d'enfants occupés dans les travaux accessoires. A côté de ces deux grands bassins s'en trouvent quelques
petits sur différents points de la Bohême, généralement aux points où vient affleurer le grès rouge ou le terrain houiller sortant de dessous la grande nappe crétacée. L'existence de ces nombreux affleurements du terrain houiller peut faire espérer que les couches de houilles existent exploitables, sinon partout, au moins dans une grande partie de la plaine de la Bohême.
Des études très-complètes ont été faites par la K. K. Geolog. R. Anstalt pour déterminer l'allure probable des couches du terrain houiller et la profondeur à laquelle on aurait quelque chance de le rencontrer.
C'est à la suite de cette étude qu'a été commencé le sondage de Bohmisch-Brod (au sud de Prague), qui est arrivé si rapidement à renverser tous les calculs en montrant l'énorme épaisseur que pouvait prendre le grès rouge. Un accident l'a si longtemps arrêté, que l'existence du terrain houiller n'a même pas pu être constatée. En tous cas, la présence, au sud de Prague, de couches actuellement exploitables dans de bonnes conditions économiques est dès maintenant résolue négativement par la grande profondeur qu'a déjà atteinte le trou de sonde. Mais la compagnie de la Staatsbahn pense à l'avenir et veut à tout prix arriver à résoudre la question.
En dehors de la Bohème, les petits bassins houillers de